D'une ampleur sans précédent, impliquant 1.800 soldats de l'Ukraine, des Etats-Unis et de 16 autres pays, les exercices Saber Guardian/Rapid Trident 2015 se dérouleront jusqu'au 31 juillet sur le polygone ukrainien Iavorov (région de Lvov), près de la frontière polonaise. En réponse, la Russie projette de mener des tirs de missiles lors de la Journée de la Marine russe, fin juillet, à Sébastopol, en Crimée.
L'un des objectifs affichés des exercices est de relancer la réassurance, un mécanisme de solidarité en cas d'une telle agression, un « mécanisme qui, du fait de la fin du pacte de Varsovie, était tombé en désuétude et qui a été particulièrement mis à mal par les opérations en Afghanistan ».
La soi-disant menace russe est «le principe sur lequel sont bâties les actions de l'OTAN depuis maintenant deux ans, fustige Cyrille Bret. Pour les Occidentaux, c'est une agression caractérisée qui mérite exactement le même traitement qu'un conflit transfrontalier international.» A l'occasion du départ des exercices Rapid Trident 2015, le ministre canadien de la Défense, Jason Kenney, a expliqué que l'objectif de cet entraînement était d'aider l'Ukraine à résister et à défendre son intégrité territoriale. «Alors que les agressions du régime de Poutine se poursuivent en Ukraine, le Canada continue d'axer la priorité sur l'établissement de capacités de défense et la consolidation de partenariats en Europe de l'Est», a-t-il indiqué.
Une présence permanente s'ajoute aux exercices. Fin avril, 300 parachutistes américains ont été déjà déployés pour plusieurs mois dans l'Ouest de l'Ukraine dans le cadre de l'opération Fearless Guardian (Gardien sans peur) afin d'entraîner 900 soldats de la Garde nationale ukrainienne. La formation commencera cet été et aura principalement lieu au Centre de partenariat de l'OTAN pour la formation et l'éducation au maintien de la paix de Yavorov et au centre de déminage du ministère ukrainien de la Défense à Kamenets-Podolski, toujours dans l'Ouest du pays.
L'organisation de ces manœuvres a été critiquée par le ministère russe des Affaires étrangères. «De telles actions, qui alimentent les sentiments revanchards du parti de la guerre à Kiev sont à même de provoquer une rupture des progrès apparents du processus de paix dans l'Est», a-t-il fait valoir. «Non seulement l'OTAN n'est pas prête à reconnaître le caractère erroné et les possibles conséquences explosives de tels exercices, mais elle en augmente considérablement l'ampleur», a poursuivi la diplomatie russe.