Christiane Lambert première, vice-présidente de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, souligne que les agriculteurs souhaitent être entendus par le gouvernement. Elle explique que le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, s’est déplacé hier en Normandie contre son gré, sous la pression. Car puisqu'il n’a pas été suffisamment à l’écouté, le gouvernement va devoir maintenant gérer "la fronde des agriculteurs".
"Nous comptons beaucoup plus sur les prix des produits que vont ramener les opérateurs économiques – les abattoirs, les industriels agro-alimentaires, les distributeurs, que sur les milliers d’euros que va donner l’Etat sur des mesures à moyen long terme qui tarderont à venir et qui ne seront pas trop importants pour chaque agriculteur", ajoute la vice-présidente.
L’eurodéputée Nadine Morano a confié à Sud Radio que les contre-sanctions russes sont dramatiques pour les agriculteurs et que la politique internationale du gouvernement a des conséquences directes pour les producteurs français.
L'opinion de Mme Morano est partagée par plusieurs autres députés tous partis politiques confondus, notamment par ses collègues à l’assemblée nationale.
"Il est indéniable que l’embargo russe décidé l’année dernière le 5 aout impacte d’une façon forte l’agriculture française, notamment certains secteurs. Au premier rang: la production porcine, la production fruitière, également la production laitière – par ricochet, avec les pertes des débouchés qu’accusent certains pays".
Christiane Lambert conclut que "l’agriculture est victime de décisions politiques, voilà pourquoi nous avons demandé l’accompagnement politique et générale (des décisions, ndlr), et non seulement l’accompagnement économique et agricole".