Au terme d'une élection marquée par des violences, le boycott de l'opposition et une participation en berne, le dépouillement a commencé, mais les résultats ne seront pas disponibles avant jeudi soir. Serait-ce possible que le président Pierre Nkurunziza, jugé « dictateur » reste au pouvoir?
Ce sont des mesures institutionnelles et des mesures visant à terroriser la population qui rendent sure la victoire du chef de l'Etat. Charles Emptaz, reporter et spécialiste des zones de conflits, explique: « La crise que connaît le Burundi aujourd'hui était prévisible. Dès le début de son premier mandat, le président Pierre Nkurunziza a progressivement délaissé la pratique démocratique du pouvoir avec des menaces, des intimidations, des éliminations d'opposants, une corruption massive, le trucage de la carte électorale, etc. Des jeunes du parti présidentiel avouent être payés pour terroriser, voire tuer tous les opposants. Bref, il y a un tas de mesures prises par Pierre Nkurunziza pour se maintenir au pouvoir. Des centaines de milliers de Burundais ont quitté leur pays, souvent à pied, à travers la forêt».