Cet événement marque une étape importante dans la création et l'extension des institutions financières des cinq plus grands pays émergents. Les experts rappellent que la NBD n'est pas encore une véritable concurrente pour les institutions occidentales comme le Fonds monétaire international (FMI) ou la Banque mondiale (BM), mais que sa création même témoigne de la montée en puissance des pays de la région Asie-Pacifique et de leurs partenaires latino-américains.
Rappelons que la somme des PIB de la Chine, de la Russie, de l'Inde, du Brésil et de l'Afrique du Sud atteint près de 15 000 milliards de dollars (soit environ 20% du PIB mondial). Donc quand le ministre chinois des Finances Lou Jiwei affirme que "la création de la NBD influencera fortement l'économie mondiale et aidera à la relancer", ses propos sont totalement fondés.
Lou Jiwei a noté que la création de la NBD compléterait le système financier mondial actuel.
Le FMI et la BM continueront de lutter contre la pauvreté et à maintenir la stabilité du système, alors que la NBD des Brics et la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII), qui ouvrira prochainement, se concentreront sur les projets d'infrastructure des pays membres de l'organisation sollicités actuellement à travers le monde.
Le capital autorisé de la NBD des Brics s'élève à 100 milliards de dollars, ce qui fait d'elle un acteur notable sur l'arène financière. De plus, les représentants officiels des Brics et les experts financiers voient un grand avenir dans une éventuelle collaboration entre la NBD et la BAII, dont le capital est identique. Ensemble, ces institutions pourront couvrir une grande partie des besoins en investissements des pays d'Asie-Pacifique et de leurs partenaires d'Amérique latine et d'Afrique.
Par ailleurs, la prochaine étape de l'expansion financière des Brics sera le lancement du Pool de réserves de change, qu'on qualifie déjà de "mini-FMI pour les pays émergents".