Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, se précipite à Téhéran. La visite, prévue le 29 juillet, sera le premier déplacement à Téhéran d'un chef de la diplomatie française depuis la venue de Dominique de Villepin en 2003.
Laurent Fabius a par ailleurs été devancé par le vice-chancelier et ministre allemand de l'Economie, Sigmar Gabriel, qui fut le premier dirigent occidental à se rendre en Iran avec pour but officiel de "renforcer les relations économiques entre Berlin et Téhéran".
Cet intérêt "soudain" s'explique en grande partie par des raisons économiques. Avec près de 80 millions d'habitants, le marché iranien est extrêmement attractif pour les Occidentaux, surtout, en termes de pétrole. C'est d'autant plus un terrain "vierge" en termes de concurrence, à l'opposé de la plupart des pays émergents, comme par exemple, l'Inde et la Chine. Bien que l'objectif affiché de la visite de Laurent Fabius soit d'ordre politique, le ministre ne prévoyant pas d'être accompagné par une délégation de chefs d'entreprises, la composante économique n'est pas à exclure. L'Iran présente un intérêt majeur pour les constructeurs automobiles PSA Peugeot Citroën et Renault, et le géant pétrolier Total. "La France ne vise pas tellement le marché pétrolier iranien, mais plutôt le marché de consommation gigantesque, les possibilités industrielles et commerciales avec une population iranienne très demandeuse en produits technologiques, affirme Olivier Hanne. Le jeu pétrolier de la France est déjà fait ailleurs, notamment, dans les énergies renouvelables. Tout le calendrier de l'ONU et de l'Union européenne contraint la France à varier ses origines énergétiques." Fin septembre, une délégation de 80 entrepreneurs du Medef se rendra en Iran pour mettre l'accent sur les secteurs de l'énergie, des villes durables ou encore de l'automobile.
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