Attentat-suicide en Turquie: manifestation contre l'EI et le gouvernement

© REUTERS / Huseyin Aldemirparticipants à une manifestation à Istanbul
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Des milliers de personnes ont pris part lundi à une manifestation dans le centre d'Istanbul contre l'attentat-suicide survenu à Suruc et la politique du gouvernement turc, qui, selon eux, flatte le terrorisme.

Suite à l'attentat-suicide sanglant qui a frappé lundi la ville turque de Suruc à la frontière syrienne, plus de 80 personnes, notamment, les représentants du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) et du parti kurde HDP (Parti démocratique du peuple), se sont réunies hier soir dans le centre d'Istanbul. Les manifestants brandissaient des photos de l'attentat et des photos d'Erdogan, accusé d'être complice de l'organisation terroriste Etat islamique, en appelant le gouvernement à démissionner.

Au début, la police n'a pas contrarié le déroulement de la manifestation, mais par la suite elle a dû utiliser des canons à eau et des gaz lacrymogènes contre les manifestants pour les disperser. Une personne a été blessée par une balle en plastique.

"Le parti au pouvoir a fourni des armes et des combattants en Syrie. Ils ont envoyé des soldats à l'organisation internationale de tueurs Etat islamique. Ils les ont aidés, et maintenant ces monstres ont noyé la région dans le sang", a déclaré le manifestant, Ismael Ergen.

Néanmoins, les personnalités officielles nient toutes les accusations. Selon le premier ministre turc Ahmet Davutoglu, les autorités du pays essayeront de prévenir de nouveaux attentats, mais personne n'est à l'abri d'un accident tragique.

"Nous allons renforcer les mesures de sécurité à la frontière avec la Syrie, mais nos citoyens doivent tenir compte du fait que les tensions, l'instabilité et les affrontements qui secouent certains pays de la région pourraient affecter la paix intérieure en Turquie", a déclaré M. Davutoglu pour clamer ses compatriotes.

Lundi 20 juillet, un attentat a frappé la ville turque de Suruc, non loin de la frontière syrienne et de la ville de Kobané, faisant 30 morts et une centaine de blessés, un bilan encore provisoire. L'explosion a eu lieu dans le centre culturel Amara lors d'une conférence de presse consacrée au transport de l'aide humanitaire à destination de Kobané. D'après les autorités, l'attentat est attribué à une femme kamikaze de 18 ans de l'Etat islamique. Elle était dans le parc du centre culturel lors de la conférence de presse quand elle a actionné sa bombe.

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