- Pourquoi le Boeing s'est-il écarté de son itinéraire?
Jusqu'à Donetsk le vol MH17 avait suivi son itinéraire mais il s'est ensuite écarté de sa route vers le nord dans la zone des affrontements, sachant que l'éloignement maximal du couloir fixé était de 14 km. Par la suite, le Boeing a tenté de revenir dans son couloir aérien mais l'équipage n'a pas eu le temps de terminer la manœuvre. Le décryptage de la boîte noire permettrait d'en découvrir la cause — erreur de navigation de l'équipage ou suivi des directives du contrôleur aérien ukrainien?— mais ces informations n'ont toujours pas été dévoilées.
- Pourquoi tous les documents sur l'enquête n'ont-ils pas été publiés?
En avril 2015, sous la pression de l'opinion publique, le ministère néerlandais de la Justice et de la Sécurité a publié 569 documents relatifs à l'enquête sur la catastrophe du MH17. Mais 147 d'entre eux sont restés confidentiels, et parmi ceux qui ont été dévoilés certains avaient été tronqués.
- Pourquoi l'Ukraine n'a pas rendu publiques les informations sur le déploiement de la défense sol-air et sur les vols de l'armée de l'air le jour de la tragédie?
Un an après la catastrophe Kiev n'a toujours pas dévoilé ces informations. Alors que le ministre russe de la Défense a publié le 21 juillet 2014 les informations du contrôle objectif de la situation dans la région de Donetsk avant le crash du MH17, indiquant une activité des Bouk sol-air ukrainiens dans la zone du crash et un fonctionnement accru des radars ukrainiens. D'après les militaires russes, un avion ukrainien a été identifié à une distance de 3 à 5 km du Boeing avant la catastrophe, qui pourrait être un avion d'attaque Su-25, sachant que Kiev n'a pas non plus dévoilé les conversations des contrôleurs militaires.
- Pourquoi les services de renseignement américains n'ont-ils pas publié les prétendues "preuves" de la culpabilité des insurgés?
Plusieurs jours après la catastrophe, les USA ont annoncé qu'ils comptaient diffuser des données des services de renseignement qui confirmeraient la culpabilité des insurgés. Les Américains se référaient aux photos satellites à leur disposition, aux interceptions des communications et aux informations sur les réseaux sociaux. Les preuves promises n'ont toujours pas été présentées.
- Pourquoi les dépositions des témoins ne confirment-elles pas la version principale des enquêteurs néerlandais?
La version selon laquelle le Boeing aurait été abattu par un Bouk pourrait être facilement confirmée ou réfutée par les témoins: le tir d'un tel missile est très bruyant et s'accompagne d'effets visuels — la fumée du combustible brûlée et la poussière soulevée pourraient difficilement passer inaperçues.
Les experts trouvent que dans l'histoire du Boeing malaisien il y a plus de questions que de réponses.
Par exemple, le politologue et auteur du livre Martyr du Kosovo, Nikola Mirković, interrogé par Sputnik, pense qu'il faudrait qu'on ait un peu plus d'informations et que seulement après la justice internationale pourra juger les coupables.
"On a vu dans le cas de ce tragique accident de Germanwings qui est tombé dans le Sud de la France qu'en quelques heures, nous avions l'analyse exacte de ce qui s'est passé. Mais dans le cas du Boeing MH17, un an plus tard le mystère est encore très épais concernant les causes réelles. Et c'est pourtant un accident qui était extrêmement médiatisé… On a l'impression que les informations sont distillées au compte-gouttes et qu'on n'a pas vraiment envie que tout se sache.
Washington espionne Merkel et Hollande… Washington a des caméras positionnés dans le monde entier, ils font de l'espionnage téléphonique et peuvent aussi photographier la Terre 24 sur 24. Il est en effet très étrange que nous n'ayons aucune image satellite de Washington qui surveille le Sud-est de l'Ukraine. Je pense que la célérité avec laquelle les autorités américaines se sont empressées de dénoncer la Russie, cela ressemble beaucoup à de la propagande. On ne peut pas à la fois accuser quelqu'un et ne pas montrer les éléments dont on dispose".