Un groupe d'experts aéronautiques russes a mis en ligne, sous couvert d'anonymat, les résultats de sa propre enquête sur le crash du Boeing malaisien dans l'est de l'Ukraine.
Le rapport analyse, sur plusieurs dizaines de pages, les dommages subis par l'avion malaisien et la nature des chocs. La zone d'explosion du missile qui avait détruit le Boeing a été modélisée sur une maquette spécialement réalisée à cet effet. Les experts ont également calculé la masse de la charge explosive du missile: 10 à 40 kilogrammes.
La forme et la masse des sous-munitions utilisées pour détruire le Boeing ont également été établies. Il s'agit de "2.000 à 4.000 projectiles d'une masse moyenne d'environ 3 grammes chacun et ayant la forme d'un parallélépipède de 8x8x6 mm (écart admissible: ±0,5 mm). Cela étant, l'explosion s'est produite à une distance de 0,8 à 1,6 mètre de la fenêtre mobile du chef d'équipage".
Il s'ensuit donc qu'aucun missile air-air ou sol-air russe, capable d'abattre un avion à environ 10 kilomètres d'altitude, ne correspond à la nature des dommages subis par le Boeing malaisien.
Tous les experts ayant étudié les fragments du Boeing s'accordent pour constater que l'explosion s'est produite près du cockpit. Le rapport mis en ligne en donne une explication plausible. Il s'agit visiblement des particularités liées au guidage du missile.
Selon le rapport, l'engin qui répond le plus aux critères indiqués est le missile air-air israélien de courte portée Python. Il s'agit d'un "missile doté d'un autodirecteur à infrarouge passif et d'une charge explosive d'environ 11 kilogrammes".
Enfin, on sait de sources ouvertes qu'au début des années 2.000, la Géorgie a procédé à la modernisation de ses chasseurs Su-25 afin de les rendre capables d'utiliser les missiles air-air de classe Python. En apparence, les avions modernisés ne se distinguent pas des Su-25 ordinaires largement utilisés par l'armée ukrainienne dans la zone du conflit.
De plus, le missile Python ressemble au missile russe R-60, si bien que la différence entre les deux engins n'est perceptible qu'au terme un examen minutieux.