La proposition offerte au gouvernement grec et à son Parlement en échange du maintien du pays dans la zone euro est bien pire que celle rejetée par les Grecs lors du référendum, dimanche dernier. Ce « plan d'aide » endettera encore davantage Athènes (les 85 milliards euros s'ajoutent aux 320 milliards d'euros existants) sans lui permettre de sortir de l'ornière. Il n'a pour fonction que de « couvrir » les non-dits sur la dette des dirigeants européens.
L'ex ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, ne s'est pas résigné à donner des remarques cinglantes. L'accord est tout simplement un « nouveau Traité de Versailles, symbole de l'humiliation de l'Allemagne à l'issue de la Première guerre mondiale, en 1919 ». « Jamais auparavant l'Union européenne n'avait pris une décision qui remet à ce point en cause le projet d'intégration européenne, fustige-t-il dans un billet publié sur son blog. Les leaders européens, en traitant Alexis Tsipras et notre gouvernement comme ils l'ont fait, ont porté un coup décisif au projet européen ». L'accord n'a « rien à voir avec l'économie », c'est « purement et simplement la manifestation d'une politique d'humiliation » qui « annule la souveraineté nationale de la Grèce qui devient un vassal de l'Eurogroupe ».
Toujours d'après Charles Sannat, la Grèce est déjà en faillite mais elle n'en est pas la seule et unique responsable. « La seule solution qui puisse avoir un sens économiquement parlant — c'est l'effacement de la dette, anticipe l'expert. C'est l'une des solutions proposées par le FMI. Mais personne n'en veut au niveau des Etats européens. »
« C'est de la politique, conclut Charles Sannat. Cela veut dire qu'Alexis Tsipras ne va pas imposer aux Grecs une sortie de l'euro unilatérale. Il ne va pas non plus imposer à l'Europe une explosion de l'euro. C'est un jeu de Poker menteur où personne ne veut être celui qui a fait exploser l'euro. »