L'UE avec ses idées intarissables de renforcement de l'intégration et d'élargissement rappelle les grands empires du passé, a fait remarquer John Kay dans son article publié dans le Financial Times. Pourtant, l'organisation est incapable d'exercer une gouvernance de manière efficace sur l'ensemble de son territoire, car certains de ses membres sont très en retard au niveau du développement économique. C'est dans ce genre de circonstances que les grands empires ont fini par péricliter dans le passé, a-t-il rajouté.
Des déclarations qui auraient pu être faites par les "personnages les plus désagréables de l'histoire du monde", car dans le fond, ce genre de discours a toujours été l'apanage des impérialistes.
Ainsi, les paroles d'un chant nationaliste britannique — "Larges et toujours plus larges, tes frontières seront fixées. Puisse dieu, qui t'a fait puissante, te rendre encore plus puissante" — rappellent les idées d'élargissement de l'UE, affirme l'auteur de l'article.
Effectivement, en général, l'UE accepte l'adhésion des pays qui annoncent leur souhait de l'intégrer, même si leur niveau de démocratie et de développement économique ne correspond pas forcément aux normes établies par l'organisation.
"La chute des empires a été en grande partie provoquée par leur taille démesurée, quand la périphérie commençait à protester et que le centre se posait des questions sur la pertinence de l'existence d'un tel projet", a fait remarquer John Kay.
Selon l'auteur, tous ces symptômes sont propres à l'Europe d'aujourd'hui. L'UE a perduré grâce à un élargissement permanent dont le rythme était trop rapide pour que les nouveaux membres puissent coller aux standards établis par l'organisation.
"Cette stratégie ambitieuse est probablement allée trop loin", a conclu M.Kay.