L'opération d'évacuation s'est passée sous les bombardements qui ne cessent pas malgré la trêve. Quinze minutes avant l'arrivée des avions russes, l'aéroport a été attaqué. La piste de décollage et d'atterrissage était partiellement détruite et recouverte d'obus, ce qui n'a néanmoins pas dissuadé les pilotes et les secouristes d'intervenir.
Ils ont évacué près de 100 civils, dont des Russes et des étrangers ayant voulu les rejoindre. Le vol a été long, trois heures jusqu'à l'Egypte et puis six heures jusqu'à Moscou. Mais les personnes évacuées étaient prêtes à faire un voyage encore bien plus long pour s'éloigner de la guerre. Certains étaient venus au Yémen pour travailler et d'autres se sont mariés avec des Yéménites. Mais ils ont dû quitter Sanaa, où 21 millions d'habitants sont à deux doigts de mourir de faim.
La Russie envisage d'effectuer de nouvelles évacuations car de nombreuses personnes souhaitent encore quitter le Yémen. La Russie a été le premier pays qui a acheminé 46 tonnes de produits alimentaires et d'eau dans la région.
Les Houthis, soutenus par l'Iran, se sont emparés depuis juillet 2014 de vastes régions du Yémen. Le 26 mars, l'Arabie saoudite a pris la tête d'une coalition arabe pour empêcher ces insurgés de prendre le contrôle de tout le pays alors qu'ils étaient parvenus à Aden, poussant M. Hadi, qui s'y était réfugié, à s'exiler à Ryad.