Avec l’arrivée des transgenres, l’armée américaine se marginalise

© AP Photo / Alexandre MeneghiniLos activistas celebran la legalización del matrimonio entre personas del mismo sexo en la asamblea de la Ciudad de México
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Quatre ans après l'abrogation de la loi dite « don't ask, don't tell » (ne rien demander, ne rien dire) de 1993 qui a accordé le droit de servir librement aux lesbiennes, gays et bisexuels, Washington veut aller plus loin et ouvrir l'armée américaine aux transgenres.

L'ultra-modernisation a été proposée par le secrétaire à la Défense, Ashton Carter.

Autrefois, la mise à l'écart des transgenres se basait sur l'instruction du Pentagone « Standards médicaux pour le service militaire » qui définit les maladies et les handicaps physiques incompatibles avec le service dans l'armée. On y retrouve, notamment, des « conditions psychophysiques, dont transsexualisme, exhibitionnisme, transvestisme, voyeurisme et autres perversions sexuelles ». Les transgenres étaient considérés comme souffrant de troubles mentaux, dysphorie de genre (perturbation de l'humeur) ou détresse. Aujourd'hui, les médecins estiment que le traitement hormonal peut aider ces personnes, mais le Pentagone n'est pas disposé à payer de sa poche.

« C'est marginal, fustige le général de division Jean-Claude Allard, spécialiste de politique de défense et de sécurité à l'IRIS. C'est l'évolution de la société américaine qui est très attentive à la mise en évidence des minorités, y compris sexuelles. Il y aura une poignée d'individus d'un sexe ou de l'autre qui vont s'engager sous cette étiquette. » Selon Human Rights Campaign, la plus importante des associations défendant les transgenres, près de 15.500 militaires seraient concernés.

En réalité, seulement douze pays autorisent des militaires transgenres: l'Australie, la Belgique, le Canada, la République tchèque, le Danemark, l'Israël, les Pays-Bas, la Nouvelle Zélande, la Norvège, l'Espagne, la Suède et le Royaume-Uni. Les LGBT se sentent également à l'aise dans les forces de l'OTAN qui, depuis 2014, leur permet de porter l'uniforme du sexe auquel ils s'identifient. Quant à la France, bien qu'elle ne fasse pas partie de la liste « arc-en-ciel », l'armée hexagonale a des militaires transgenres dans ses rangs. Jean-Claude Allard témoigne: « Il y a quelque temps, il y a eu une personne, dans l'armée française, qui a changé de genre. L'armée a changé ses papiers et lui a donné l'uniforme du sexe qu'il avait rejoint ou qu'elle avait rejoint. Le cas s'est déjà passé et c'est transparent. »

« L'armée américaine et même les armées européennes ont, désormais, des proportions supérieures à 10% des femmes. L'ouverture aux transgenres ne changera pas le mode de fonctionnement des armées et ne baissera pas l'efficacité de l'armée américaine, » explique Jean-Claude Allard.

Cependant, la question n'est pas aussi simple que la présence de femmes ou d'homosexuels dans l'armée. Le service militaire est un métier par nature viril. La condition physique mise à part, il y a des contraintes difficiles à respecter. Ainsi, le traitement hormonal et les prothèses mammaires, par exemple, sont peu adaptés à la vie en caserne et au statut de prisonnier. « C'est un souci majeur que l'armée américaine doit prendre en compte. L'armée américaine se bat, aujourd'hui, contre les islamistes qui, eux, voient toutes les affaires du sexe d'un très mauvais œil, continue Jean-Claude Allard. Aussi bien, d'ailleurs, que les femmes, les transgenres, quel que soit le sexe qu'ils ont rejoint, risquent d'être persécutés dès lors qu'ils sont prisonniers entre les mains des islamistes qui ne respectent rien.»

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.

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