Le choix du Brésil comme acheteur pour les Mistral "russes" est plus réaliste que celui des Etats-Unis, de la Chine ou du Canada, cités auparavant. "Les Etats-Unis ne dépenseront pas leurs précieux fonds destinés à la construction navale pour un grand navire réalisé à l’étranger, et on ne permettra pas d’exporter une technologie militaire aussi avancée en Chine. Bien que le marché avec le Canada ait du sens, l’hésitation d’Ottawa face à l’augmentation de ses dépenses militaires rend la vente peu probable", note l’expert militaire.
La collaboration franco-brésilienne dans le domaine des achats militaires est en place depuis longtemps. En l’an 2000, le Brésil a acheté le porte-avions français Foch, après une carrière de 37 ans dans la Marine nationale française. Renommé São Paulo, le navire possédait un groupe aérien composé d’avions d’attaque A-4 Skyhawk. En 2012, l’ex-Foch a connu un incendie important et l’unique porte-avions brésilien se trouve actuellement en travaux de remise en état et de modernisation.
Le nouveau porte-hélicoptères permettrait au Brésil de devenir un leader lors des opérations militaires ou de sauvetage en mer, tandis qu’actuellement les pays d’Amérique du Sud sont dépendants des Etats-Unis dans les opérations de ce type. L’achat de navires de cette classe donnerait au Brésil la possibilité d’organiser des postes de commandement des opérations en mer et de mener des combats offensifs.
S’il est évident que les Mistral seraient utiles au Brésil, le prix des navires représente cependant un obstacle importent pour le pays. Ainsi, la perspective d'avoir un bon partenaire naval en Amérique latine doit pousser Washington et Paris à envisager des possibilités de faciliter la vente, note M. Farley.