Certains observateurs y voient une décision prise sous la pression du milieu conservateur, qui pense que la Chine profite du 70e anniversaire de la défaite du Japon pour influer sur sa politique dans la question territoriale. Le chef du gouvernement japonais devrait tout de même se rendre à Pékin en septembre.
Selon une source du gouvernement japonais, Abe étudie tout de même la possibilité de se rendre en Chine début septembre pour tenter d'apaiser les tensions dans les relations entre Tokyo et Pékin. Ainsi, Shinzo Abe suit l'exemple de la chancelière allemande Angela Merkel, qui s'est rendue à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine le lendemain de la célébration du 70e anniversaire de la Victoire sur l'Allemagne.
Les noms des dirigeants occidentaux à qui Pékin a également envoyé des invitations n'ont pas été dévoilés — la Chine attend probablement leur réaction. En un mot, le brouillard diplomatique autour de cet événement ne se dissipe pas.
La politique chinoise de Shinzo Abe est complexe. Il souhaite depuis longtemps améliorer les relations avec la Chine et tenait à rencontrer le président chinois Xi Jinping: deux rencontres ont déjà eu lieu — une au sommet de la Communauté économique d'Asie-Pacifique (APEC) à Pékin en novembre dernier et une autre à Jakarta en avril.
On ignore pour l'instant si des représentants des USA, du Royaume-Uni et des Pays-Bas — qui ont participé à la guerre dans le Pacifique — assisteront à la cérémonie du 3 septembre à Pékin. La présence de la Russie aux activités de commémoration, pour sa part, illustre le développement du partenariat sino-russe.