"Certains syndicats, tels que la CFDT, SUD et le SNJ, ont accepté d'entrer en négociations il y a un an et demi, ce que refuse la CGT, proche du parti communiste. C'est pour imposer un nouveau cycle de négociations ouvert à tous les syndicats que le patron de l'agence a dénoncé récemment tous les accords sociaux en vigueur, ce qui a mis le feu aux poudres", a expliqué Yves Bourdillon dans une interview accordée à l'agence Sputnik.
Afp en lutte: 4eme jour de grève pour les salariés de l'agence contre la dénonciation de tous leurs accords #AFP
— Christine B-Nielsen (@chrisbnielsen) 10 июля 2015
Le PDG de l'AFP, Emmanuel Hoog, a affirmé que dénoncer les accords sociaux ne signifiait pas "faire table rase" des acquis, le socle proposé par la direction se situant "bien au-delà du simple code du travail ou des conventions collectives".
"RTT, congés, horaires et conditions de travail, salaires, emploi, perspectives de carrière: tout est remis en question si le PDG franchit le pas", estiment les syndicats CGT, FO, SUD et CFE-CGC qui ont appelé à une "grève totale, bloquante", "en raison de la brutalité de l'attaque sur nos droits sociaux".
Selon le délégué syndical (SNJ), Benoît Fauchet, cité par Le Monde, "on ne comprend pas ce geste, c'est un acte de mépris pour les syndicats qui négocient", en outre, cette décision conforte tout le monde dans l'idée que la direction veut imposer des conditions de travail moins favorables, à l'image du passage des RTT de 18 à 7 jours ou de l'alignement des congés de tous sur ceux des journalistes.
Grève #AFP: il y a d'autres moyens de parvenir à ses fins (préserver/améliorer les conditions d'emploi) que d'arrêter de travailler
— Karyn NISHI-POUPEE (@karyn_poupee) 9 июля 2015
Jeudi, la direction avait également tenté de rassurer les personnels en expliquant qu'"à partir du 20 juillet, les organisations syndicales sont conviées à des réunions de négociation thématiques qui permettront d'étudier leurs contre-propositions afin de converger vers une position commune". Elle s'est également engagée à "une augmentation salariale générale" en 2016. Apres quoi, deux syndicats, la CFDT et le SNJ, majoritaires dans la rédaction, ont appelé à suspendre le mouvement de grève jusqu'au 20 juillet, date de reprise prévue des discussions. Mais quatre autres syndicats (CGC, CGT, FO, SUD) ont appelé à poursuivre le mouvement.
Ce n'est pas tout à fait l'avis de tous les syndicats, en particulier la CGT qui a refusé l'invitation de la direction au motif qu'elle ne voulait pas entrer dans "de pseudo-négociations". Du côté de la CGT, selon le Figaro, on appelle "à la grève, jusqu'à ce que le PDG abandonne son idée insensée de dénonciation des accords".
Une nouvelle assemblée générale doit avoir lieu vendredi à 14H30 pour décider ou non de la poursuite du mouvement, qui perturbe fortement les services de l'AFP.