Le portail numérique Avaaz, qui donne la possibilité aux citoyens du monde entier de peser sur les prises de décisions politiques, a publié une pétition en soutien du "non" aux exigences des créanciers exprimé par les Grecs lors du référendum du 5 juillet.
Un groupe de spécialistes en économie et en finances de différents pays, dont Heiner Flassbeck, Thomas Piketty, Jeffrey D. Sachs, Dani Rodrik et Simon Wren-Lewis, ont accompagné la pétition d'une lettre ouverte s'adressant à la chancelière allemande et lui demandant de cesser d'imposer la politique de rigueur qui détruit l'Etat grec.
"La politique d'austérité imposée par l'Europe ne marche pas. Maintenant, la Grèce s'y refuse", lit-on dans leur message.
En outre, la crise financière a provoqué une catastrophe humanitaire dans ce pays européen, font remarquer ces spécialistes en économie. Ainsi, près de 40% des enfants vivent en-dessous du seuil de pauvreté, la mortalité infantile est en hausse et le taux de chômage parmi les jeunes atteint 50%.
"Le médicament prescrit par le ministère allemand des Finances et par Bruxelles a fait couler le sang du patient mais ne l'a pas guéri de la maladie", font remarquer les auteurs avec amertume.
A cet égard, les spécialistes appellent à la raison la chancelière allemande et lui demandent de changer de politique envers la Grèce afin d'éviter la détérioration de la situation et de maintenir la Grèce dans la zone euro.
"En ce moment, vous demandez au gouvernement grec de mettre le revolver sur sa tête et de presser sur la détente. Triste ironie du sort, mais la balle va anéantir non seulement l'avenir de la Grèce au sein de l'Europe, elle tuera également la zone euro en tant que symbole d'espoir, de démocratie et de prospérité, ce qui entraînera des conséquences économiques graves dans le monde entier", prévient le groupe de spécialistes.
"Nous vous demandons de prendre ces mesures qui sont vitales pour la Grèce, l'Allemagne et le monde entier. Vos actions de cette semaine resteront dans l'histoire. Nous comptons sur vous pour des initiatives généreuses à l'égard de la Grèce qui serviront à l'Europe sur le long terme", interpellent les auteurs de la lettre ouverte à Angela Merkel.
Dimanche 5 juillet, un référendum d'ores et déjà qualifié d'historique s'est tenu dans le pays. 61% des électeurs ont dit "non" à l'ultimatum de la Troïka (UE, FMI, BCE) sur la poursuite du financement en échange de réformes. L'avenir est désormais flou, et l'on ignore quelles seront les conséquences de cet événement pour Athènes, l'UE et le monde entier.