Oilprice: malgré tout, l'économie russe continue d'attirer les investisseurs

© AP Photo / Peter DejongRoyal Dutch Shell
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Malgré les sanctions et un certain fléchissement des indices économiques, les compagnies occidentales misent sur la Russie, tandis que les sociétés russes renforcent leurs positions sur le marché le plus prometteur du monde, l’Asie, estime Colin Chilcoat, analyste du média en ligne Oilprice.

Pendant que les marchés mondiaux réagissent nerveusement à toute nouvelle en provenance de Grèce, la Russie se sent sereine, écrit le spécialiste dans le domaine énergétique Colin Chilcoat sur Oilprice.

Analysant les éventuelles tendances de développement de l'économie russe, l'expert note que Gazprom-Neft et le groupe occidental Royal Dutch Shell se penchent sur la création d'une alliance stratégique impliquant un échange d'actifs et l'élargissement de la coopération dans le cadre des projets Sakhaline. De plus, avec Shell et les européens EO.N et OMV, Gazprom a convenu de la construction de deux nouveaux gazoducs dans le cadre de Nord Stream, qui permettront d'augmenter la capacité d'approvisionnement de 55 milliards de mètres cubes par an.

"Nord Stream élargi et le futur gazoduc Turkish Stream acquièrent une signification particulière en cas de sortie de la Grèce de la zone euro et anticipent toute perte temporaire de recettes en cas d'exclusion de l'Ukraine du schéma de transit de la Russie", écrit l'analyste.

Malgré les sanctions, poursuit l'expert, la compagnie pétrolière américaine Exxon mise sur la Russie. En 2014, les holdings russes de la compagnie ont obtenu 52,3 millions acres de terrain. À titre de comparaison, Exxon ne dispose aux USA que de 14,6 millions d'acres de terrain.

En Asie, la Chine a entamé la construction de sa parcelle du gazoduc Force de Sibérie, qui acheminera en Chine 38 milliards de mètres cubes de gaz par an à partir de 2017.

"Le marché asiatique représente l'avenir pour la plupart des fournisseurs du pétrole brut et du gaz naturel, et la Russie entreprend des démarches fructueuses pour s'assurer une grande part du marché", note l'auteur. En 2014, les livraisons russes en Chine, au Japon et en Corée du Sud ont augmenté de 25%, ce qui a permis à Moscou d’occuper les positions asiatiques de l'Arabie saoudite, du Koweït et du Qatar.

En dépit de la concurrence dans l'est, il ne faut pas non plus oublier la coopération entre Moscou et Riyad dans le domaine de l'énergie nucléaire: conformément à un accord, la Russie construira dans ce royaume 16 centrales nucléaires. L'Arabie saoudite deviendra probablement un partenaire important de la Russie dans les projets pétroliers ou gaziers existants ou futurs.

Selon l'analyste, l'économie russe a également connu des jours meilleurs, car on constate aujourd'hui un fléchissement de plusieurs indices économiques (inflation élevée, compétitivité en baisse du rouble à l'étranger, diminution de la production industrielle).

"Néanmoins, il existe des raisons de croire que la Russie, son industrie d’extraction et ses compagnies ont de nombreux adeptes", conclut l'expert.

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