Deux acteurs s'ajoutent dans ce chassé-croisé: la Russie et la Chine. Vladimir Poutine jouit d'un fort soutien diplomatique du continent latino-américain. Il en était de même avec les leaders soviétiques. L'URSS, puis la Russie, disposait d'un centre de renseignement radio-électronique à Lourdes, fermée en 2001, et de missiles nucléaires, retirés après la crise des missiles de Cuba, en 1962. Aujourd'hui, Poutine a effacé la dette de 31 milliards de dollars (22,8 milliards d'euros) que Cuba avait contractée à l'époque de son alignement sur l'ex-URSS. Ce geste de bonne foi n'est pas passé inaperçu aux Etats-Unis.
Quelle fin pour ce triangle « amoureux »? Si la Russie est un partenaire de longue date qui a tendu la main à Cuba au moment difficile, les Etats-Unis ont mis un demi-siècle pour corriger leurs fautes. Ils ont à développer une capacité d'autoanalyse et d'anticipation, comme l'a récemment mentionné le président tchèque, Zeman Milos. Et les corrections, on ne sait pas ce qui va en découler.
On peut jeter une passerelle entre Cuba et l'Iran, dont la « soumission nucléaire » est tant convoitée par les Américains. La république islamique, une coïncidence de plus, est un partenaire fiable de la Russie. Reste à savoir, si Washington est disposée à satisfaire les demandes hypertrophiées des deux « filles à marier », Cuba étant, aux yeux des Etats-Unis, un butin plus maigre mais plus facile à acquérir.