Il en va de même au Proche et Moyen-Orient. Dès son arrivée au pouvoir en 2008, Barack Obama a dû composer avec le legs de l'administration Bush Jr.: deux guerres très mal engagées en Irak et en Afghanistan.
La Maison Blanche a su emporter militairement la décision en Irak. Mais en décidant de remettre tout le pouvoir aux mains des seuls chiites, de briser l'influence du parti laïc Baas dans le pays, de retirer sans plus attendre toutes les troupes américaines, elle a favorisé l'émergence de l'Etat Islamique. En choisissant à présent de combattre ce dernier au moyen de bombardements aériens et d'opérations de forces spéciales, opérations dont chacun peut constater l'inefficacité, en refusant d'envoyer des troupes au sol pour détruire le monstre que Washington a contribué à créer, Barack Obama démontre qu'il n'a pas l'étoffe d'un chef de guerre.
Par ailleurs le président américain s'est également avéré incapable de forcer la main à Benyamin Netanyahou afin de relancer les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens, faisant preuve à l'égard du dirigeant israélien d'une faiblesse coupable. Non seulement la colonisation des territoires occupés se développe, mais Israël a aujourd'hui à sa tête le cabinet sans doute le plus à droite et le plus inflexible de son histoire.
Enfin, Barack Obama restera peut-être dans l'histoire comme l'homme qui a relancé la guerre froide. Chacun se rappelle des critiques du président américain sur la désastreuse gestion de la relation avec la Russie par l'administration républicaine, de sa volonté d'appuyer sur le bouton "Reset" et de repartir sur de bonnes bases avec Moscou. Ce n'était que communication et marketing politique. Les Russes attendaient des actes, ils n'ont rien vu venir, ou bien précisément le contraire de ce qu'ils espéraient.
Certes, Barack Obama a conclu avec Dmitri Medvedev le traité New Start de réduction des armements nucléaires en 2010. Lequel, compte tenu du climat de tension actuel, est chaque jour un peu plus susceptible d'être remis en cause.
Mais il a obstinément refusé de renoncer au projet de bouclier antimissiles américain en Europe orientale, dispositif dont tout le monde sait parfaitement qu'il n'est pas destiné à contrer une menace iranienne, mais à conforter l'influence américaine dans la région. La Russie a parfaitement compris qu'elle n'obtiendrait aucune concession sur ce dossier lorsque l'OTAN a refusé en 2011 la proposition du Kremlin de construire un bouclier antimissiles commun, mêlant moyens Russes et "Occidentaux". De là date la rupture, qui est allée sans cesse s'accroissant depuis, entre Russes et Américains, ces derniers ne cessant de multiplier provocations et déclarations hostiles envers la Russie avec l'assentiment de Barack Obama.
Les paroles d'Hilary Clinton, annonçant en décembre 2012 que les Etats-Unis s'opposeraient par tous les moyens à une reconstitution de l'Union soviétique sous couvert du processus d'intégration économique de l'Union douanière, ne pouvaient pas ne pas heurter Moscou. Obama n'a pas désavoué sa Secrétaire d'Etat.
Plus encore, nous sommes aujourd'hui confrontés à la possibilité d'une nouvelle crise des Euromissiles tandis que le scénario, que l'on croyait oublié, de deux blocs se faisant face de part et d'autre d'une frontière, semble chaque jour un peu plus probable dans les pays Baltes et en Pologne. Obama n'a pas appuyé sur reset, mais sur rewind, nous ramenant peu à peu 30 ans en arrière, au temps de Reagan. A cette aune, l'ouverture vers Cuba relève de l'anecdotique.
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