La Hongrie n'a pas l'intention de fermer sa frontière avec la Serbie, mais elle construira un mur pour se protéger contre l'immigration clandestine, a déclaré mercredi le premier ministre hongrois Viktor Orban.
La Hongrie a annoncé mi-juin qu'elle projetait de construire un mur de quatre mètres de haut le long de sa frontière avec la Serbie pour endiguer le flux de migrants clandestins provenant de ce pays. Belgrade a vivement critiqué ce projet.
"Cette démarche n'est pas dirigée contre le peuple serbe, et nous aménagerons de nouveaux postes-frontières", rapporte l'agence Tanjug, citant la déclaration faite par Viktor Orban à l'issue d'une réunion conjointe des gouvernements hongrois et serbe à Budapest.
Le premier ministre hongrois a rappelé qu'il avait demandé à son homologue serbe Aleksandar Vučić de faire preuve de compréhension. Selon M. Orban, cette décision "n'est pas dirigée contre la Serbie, car la Hongrie a intérêt à maintenir la paix avec ce pays".
"Il ne s'agit pas de réfugiés, mais d'un déplacement inédit de personnes. La Hongrie continuera à réaliser des mesures appropriées en coopération avec ses voisins", a indiqué le premier ministre hongrois.
Selon lui, le problème consiste dans le fait que les pays d'Europe occidentale tentent de renvoyer vers la Hongrie de nombreux migrants qu'ils accueillent sur leur territoire, si bien que la Hongrie "subit des pressions émanant du sud et de l'ouest".
Depuis quelques mois, la Serbie et la Hongrie constatent une augmentation substantielle du nombre de migrants provenant principalement d'Asie, qui demandent l'asile politique dans ces deux pays ou qui utilisent ces derniers comme pays transitaires pour se rendre en Europe occidentale. Belgrade a annoncé en juin que plus de 30.000 migrants avaient transité par la Serbie depuis le début de l'année.