Des délégués de 57 pays sont présents lundi à Pékin pour assister à la signature de l'accord entérinant la fondation et les statuts de la BAII, lancée à l'initiative de la Chine, qui un poids prédominant dans l'institution. Cinquante pays ont signé cette charte, et sept autres — Danemark, Koweït, Malaisie, Philippines, Pays-Bas, Afrique du Sud et Thaïlande — sont en attente du feu vert de leur parlement.
"Notre initiative est conçue pour répondre aux besoins de développement des infrastructures en Asie (…) mais aussi pour approfondir les coopérations régionales", a affirmé lundi le président chinois Xi Jinping, qualifiant la cérémonie d'"étape d'importance historique".
Néanmoins, selon le vice-ministre chinois des Finances, Shi Yaobin, la Chine ne cherche pas à s'emparer d'un droit de veto, et sa participation aux votes résultera des règles décidées par l'ensemble des membres fondateurs. Pékin "recommandera un solide et puissant candidat" pour assurer la présidence de la banque, a rapporté M.Shi.
"Nous espérons que nos représentants travailleront activement dans toutes les fonctions de cette institution financière. Le principal problème est d'avoir un nombre suffisant de personnel qualifié afin d'occuper les postes qui pourraient aller à la Russie", a déclaré Andreï Denissov à RIA Novosti.
L'ambassadeur russe a également noté que la participation de la Russie dans la BAII a "une valeur très concrète et tangible" et qu'il ne s'agit pas seulement d'un geste politique ou d'une expression de solidarité.
Après un lancement fin 2014, Pékin a réussi à rallier au projet nombre de pays européens et asiatiques. Selon les analystes, la BAII constitue de facto un contrepoids au contrôle exercé par les Etats-Unis sur la Banque mondiale (BM) et, aux côtés du Japon, sur la Banque asiatique de développement (BAD). La directrice du Fond monétaire international, Christine Lagarde, a déjà déclaré que le FMI et la Banque mondiale étaient prêts à coopérer avec la BAII.