L'histoire contemporaine a commencé d'enregistrer des cas d'Ebola à partir de 1976. L'épidémie la plus dangereuse a eu lieu en Afrique en 2014.
Cependant, des biologistes ont découvert des traces du virus Ebola dans l'ADN de certaines espèces de rongeurs. Selon leurs estimations, la maladie aurait frappé les ancêtres de ces animaux il y a au moins 20 millions d'années.
Kazanjian a suggéré que le virus Ebola aurait pu se transmettre des animaux aux humains bien avant 1976. Il est possible que ce soit cet agent pathogène qui ait été responsable de l'apparition de la peste d'Athènes — qui a détruit près d'un quart de la population de la cité dans les années 430-427 av. J.-C.
Selon l'historien Thucydide, lui-même atteint pas la peste mais a pu en guérir, les personnes infectées "étaient soudainement et sans aucune raison apparente frappées par une chaleur intense à la tête, leurs yeux s'enflammaient et devenaient rouges; ensuite, les parties intérieures du corps, notamment, le larynx et la langue, se couvraient de sang, la respiration devenait irrégulière et fétide".
Après ces symptômes, le malade était atteint par des éternuements et les enrouements, et peu de temps après la douleur passait dans la poitrine, accompagnée de toux sévère.
"La fièvre était tellement forte que le malade ne supportait ni vêtements de laine légers ni couvertures de toile… Beaucoup de gens, privés de soins, tourmentés par une soif insatiable, se jetaient dans les puits… Si la personne survivait à l'étape la plus grave, la maladie se manifestait par les membres atteints", écrit l'historien.
On sait que la maladie est venue à Athènes d'Égypte — plus précisément, selon Thucydide, de l'Éthiopie (les Grecs appelaient ainsi tous les territoires d'Afrique au sud du Sahara). Les récentes épidémies de fièvre Ebola sont survenues dans la même région.
Kazanjian soutient que les symptômes, le taux de mortalité et l'origine géographique de la peste d'Athènes correspondent exactement à ce qu'on connaît de la fièvre Ebola. En outre, les premières victimes de la maladie étaient les médecins d'Athènes, comme en 2014 quand Ebola a fait près de 500 morts parmi les docteurs et les infirmières.
Jusqu'ici on rapprochait la peste d'Athènes du typhus, de la variole, de la rougeole, de la peste bubonique, de la maladie du charbon et même du syndrome de choc toxique. Mais Kazanjian affirme que le virus Ebola est plus proche du tableau clinique décrit par Thucydide, tout en reconnaissant que la peste d'Athènes a eu lieu il y a trop longtemps pour pouvoir déterminer avec certitude son origine.
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