L'Union européenne a décidé de prolonger les sanctions visant la Russie sous pression des Etats-Unis et contrairement à ses propres intérêts, a déclaré mardi dans une interview à Sputnik le journaliste italien et ex-député européen Giulietto Chiesa.
"Les Européens se comportent en vassaux suivant les ordres des Etats-Unis. Les dirigeants européens ne sont pas libres d'adopter des décisions indépendantes qui correspondent à leurs intérêts (…) Bien que la décision sur les sanctions antirusses ait été adoptée à l'unanimité, cela ne signifie pas que tous les Européens approuvent le comportement des Etats-Unis", a indiqué M.Chiesa.
Et d'ajouter qu'il s'agissait sans doute du résultat d'une "pression dure et très puissante" de Washington.
Les sanctions peuvent porter évidemment un coup sensible à l'économie russe, mais elles affecteront aussi très douloureusement les économies des pays européens. L'ex-député européen rappelle que, selon les médias, ces sanctions ont déjà fait perdre à l'UE près de 100 milliards d'euros et deux millions d'emplois.
"Cela signifie que l'opération menée par les Etats-Unis a une double vocation qui consiste à créer une situation dans laquelle l'Europe ne pourra agir avec indépendance et sans risque. L'agression émanant de l'Amérique vise à la fois ses alliés et son ennemi principal", a dit M.Chiesa.
Selon ce dernier, il est peu probable que les sanctions agissent comme le veulent les Etats-Unis. Banques, hommes d'affaires et grosses entreprises veulent coopérer avec la Russie et s'y appliqueront en dépit des restrictions. Dans le même temps, sur fond de confrontation avec Moscou, Washington réagira de façon extrêmement dure à l'égard des pays européens récalcitrants.