La chaîne britannique BBC a supprimé dans la version anglaise de l'interview de Viktor Ianoukovitch le passage où l'ex-président ukrainien constate que lors du référendum de mars 2014, 90% des Criméens avaient soutenu la sortie de la péninsule de l'Ukraine.
En même temps, l'information sur le nombre de votants est maintenue dans le texte russe de l'interview publiée sur le site de la chaîne.
Selon le texte anglais de l'interview, l'ancien président ukrainien a qualifié de "tragédie" la sortie de la Crimée de l'Ukraine qui n'aurait pas pu avoir lieu s'il dirigeait encore le pays.
"Ce qui s'est passé est une très mauvaise chose. Désormais il est essentiel de trouver une solution pour sortir de cette situation (…) Actuellement, il y a une guerre. Ils disent vouloir récupérer la Crimée. Comment? Par la guerre? Avons-nous besoin d'une nouvelle guerre?", lit-on dans la version anglaise de l'interview de M.Ianoukovitch à la BBC diffusée lundi soir.
Pour sa part, la version russe contient l'intégralité des propos de l'ancien chef de l'Etat sur les événements du printemps de l'année dernière en Ukraine.
"Et les gens, ce qui est le principal, le peuple criméen, 90% de la population de Crimée ont voté pour la sortie de l'Ukraine. A mon avis, c'est très mauvais. Quoi qu'il en soit, c'est une conséquence de ce qui a été fait par Maïdan. C'est une conséquence de ce mouvement nationaliste radical qui a fait peur à la population de Crimée, traditionnellement prorusse", a constaté l'ex-président.
Viktor Ianoukovitch attribue la responsabilité de la situation dans laquelle se trouve aujourd'hui l'Ukraine aux manifestants qui ont occupé pendant des mois la place de l'Indépendance (Maïdan), centre de la contestation contre son pouvoir. Ce mouvement pro-occidental a donné lieu à des violences qui ont fait plus d'une centaine de morts dont une quinzaine de policiers.
L'ancien président ukrainien accuse ses opposants d'avoir monté à l'époque "un coup d'Etat militaire".
"Ils ont brisé le pays. Ils ont entraîné le monde entier dans ce conflit", a-t-il souligné, évoquant les conséquences internationales de la crise ukrainienne.