Aujourd'hui, les entreprises européennes travaillant en Russie préfèrent embaucher les professionnels russes.
Une politique migratoire adaptée peut favoriser le marché de travail et maintenir la compétitivité à un très haut niveau. D'une part, elle permet de compenser le manque de ressources nationales. Mais d'autre part, dans le cas de manque de cadres qualifiés, le flux de migrants de travail risque de perturber la balance sur le marché de travail. En même temps, la concurrence pour obtenir des cadres qualifiés s'accentue. Quelles mesures faut-il prendre pour renforcer le marché de travail? Comment attirer des spécialistes de haut niveau dans l'économie nationale?
Philippe Pégorier, président régional d'Alstom en Russie, Ukraine et Biélorussie, président de l'Association of European Businesses (AEB), nous a donné sa vision.
« Les relations politiques entre l'Union européenne et la Russie sont en crise de confiance. Le business est là pour maintenir les liens de confiance. Le business européen en Russie — c'est 170 milliards d'euros d'investissements directs, soit 75% des investissements étrangers en Russie. Les entreprises européennes sont en Russie pour toujours. On est voisins. Alexeï Mordachov, président du directoire du groupe métallurgique russe Severstal, a très bien résumé la situation: « On peut divorcer avec sa femme mais on ne peut pas divorcer avec ses voisins ».
Dans le cadre de l'AEB, on travaille très bien avec le FAS qui teste ses idées sur nous. On a un dialogue régulier pour améliorer les conditions de vie, de travail des migrants européens, surtout des cadres de haut niveau.
Pour l'instant, on parle de la localisation non seulement des équipements, mais également des cadres. Les compagnies européennes sont, quand-même, obligées de s'adapter à la crise. Elles sont en train de rapatrier leurs expatriés dans leurs pays d'origine et de russiser leur personnel. »
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