L'attention sérieuse est accordée au texte de l'accord. Selon le ministère russe des AE, il y a des progrès. Cependant, il ne faut pas oublier que les débats sur le calendrier et la procédure de levée des sanctions internationales à l'égard de l'Iran sont parmi les problèmes en suspens. Selon les optimistes, le texte de l'accord sera prêt d'ici fin juin mais les pessimistes supposent que les pourparlers soient prolongés.
La levée des sanctions et les paramètres militaires suscitent les débats tout particulièrement acharnés. Les parties ne se comprennent pas toujours. L'Iran poursuit les pourparlers avec les représentants de l'AIEA. Ces derniers prétendent n'avoir pas reçu d'information exhaustive de Téhéran. Or, il y a des nouvelles réjouissantes: l'Iran et les Six ont réussi à s'entendre sur la levée simultanée des sanctions économiques et financières proclamées à l'égard du pays. Ce problème constituait pendant longtemps la pierre d'achoppement: les Etats-Unis exigeaient la levée des sanctions par étapes et l'Iran insistait pour que toutes les sanctions soient annulées simultanément. Plusieurs difficultés qui surgissent sont les fruits d'un monde unipolaire, affirme le politologue Dmitri Koulikov:
Les Américains n'entendent pas changer d'attitude et insistent sur l'élargissement des ententes initiales, dit le rédacteur en chef de la revue « L'Iran contemporain » Igor Pankratenko:
Les obstacles surgissent en prévision de la signature de l'accord. La partie américaine insiste sur son élargissement. Il ne s'agit pas seulement du programme nucléaire mais aussi du programme de missiles. Les experts américains et internationaux doivent avoir le droit de sonder tous ceux qui participent au programme nucléaire iranien. Je n'exclus pas des expertises supplémentaires aux installations militaires iraniennes.
L'Iran n'entend pas accepter toutes les conditions de l'Occident concernant les inspections de l'AIEA aux installations nucléaires du pays. Téhéran a refusé par le passé également d'envisager l'accès des inspecteurs aux installations iraniennes n'ayant pas rapport aux projets nucléaires, poursuit Igor Pankratenko:
L'Europe et les Etats-Unis sont contraints de faire un choix difficile: d'une part les hommes d'affaires évaluent les bénéfices promis par les contrats avec l'Iran qui seront possibles après la levée des sanctions et de l'autre — l'histoire iranienne confirme que les intérêts des politiciens et des diplomates de divers pays ne coïncident pas toujours. La communauté mondiale comprend que les sanctions sont introduites très vite mais le processus de leur levée est beaucoup plus prolongé.