Le traité de réunification de l'Allemagne signé à Moscou le 12 septembre 1990 stipulait que l'OTAN ne se déploierait pas le long des frontières de l'ex-URSS. Mais aujourd'hui, alors que le Pacte de Varsovie a été dissout l'année suivante, en 1991,on est loin du compte: sur 800 bases américaines dans le monde, 400 ont été déployées à proximité directe de la Russie.
La tension monte donc, et l'on assiste à une multiplication d'incidents le long de l'isthme européen, stratégique pour la domination du continent: selon CNN le 13 juin un avion militaire russe a survolé à 150 mètres d'altitude un groupe de bâtiments de guerre de l'OTAN en mer Baltique, et le 30 mai un chasseur russe est passé à proximité dangereuse d'un avion de reconnaissance américain au-dessus de le mer Noire.
Le 5 juin dernier, Washington a déclaré envisager la possibilité de déployer des missiles de croisière dotés d'ogives nucléraires dans ces pays.
La réponse de la Russie ne s'est pas faite attendre: le 16 juin, au Forum Armées-2015 dans la banlieue de Moscou, le président Poutine a déclaré: "Cette année, les forces nucléaires du pays recevront plus de 40 nouveaux missiles balistiques intercontinentaux capables de triompher de systèmes les plus sophistiqués de défense anti-missile".
Dans ces conditions, y a-t-il un risque d'emballement pouvant déboucher sur une confrontation majeure entre l'OTAN et la Russie?
Cela dit, les Etats-Unis mettent tout en oeuvre pour qu'une puissance européenne intégrant l'Est et l'Ouest du continent ne menacent pas la leur, ce qui devrait conduire à une rupture majeure, passant par la désintégration de l'Ukraine. Comme cela avait été le cas de la Yougoslavie dans les années 90 du siècle dernier.