Il est également interdit de livrer en Ukraine des lance-roquettes portatifs sol-air, que Kiev réclame depuis déjà un an.
Ces amendements ont été soumis par le congressiste démocrate John Conyers et son collègue républicain Ted Yoho. "Les leçons de l'ingérence des USA dans les conflits à l'étranger nous ont montré qu'il fallait tenir compte de toutes les conséquences éventuelles. Un soutien militaire trop intensif ou un gonflement du conflit avec des armements peut mener à la déstabilisation et nuire aux intérêts nationaux des USA. Je suis ravi que la Chambre ait adopté à l'unanimité cet amendement qui exclura la formation du bataillon Azov néonazi par nos militaires", commente John Conyers.
Le communiqué diffusé sur le site du congressiste note également qu'à de nombreuses reprises les lance-roquettes sol-air portatifs ont fait des victimes civiles, c'est pourquoi il serait raisonnable de s'abstenir de les livrer en Ukraine et en Irak. John Conyers a appuyé son initiative — si désagréable pour le bataillon Azov et le gouvernement ukrainien, qui affirment qu'il n'y a pas de fascisme en Ukraine — sur des publications de sources américaines et européennes de notoriété (USA Today, Bloomberg, DW, Il Giornale, Al Jazeera, Тhe Telegraph, Reuters, etc.), qui ont renoncé depuis peu à la vision romantique qu'ils avaient des "volontaires" ukrainiens. La goutte qui a fait déborder le vase a été le drapeau américain hissé par les soldats d'Azov dans le village de Chirokino, ce qui a visiblement mis en colère les superviseurs des USA.
La réaction de la partie ukrainienne a été hystérique. Le bataillon Azov a déclaré que la démocratie, jeune sur l'échelle historique, n'avait aucun droit de donner aux Ukrainiens "plus anciens" des leçons d'amour et de méthode pour manifester son patriotisme. Le conseiller du ministre ukrainien de l'Intérieur Anton Gerachtchenko a même tenté de lâcher les services américains contre Conyers et Yoho pour enquêter sur leur intérêt dans cette décision. Aucun des combattants d'Azov n'a tenté de nier l'évidence que constituent les images d'eux en train de faire le salut nazi.
"Il a fallu plus d'un an au congrès américain pour voir que ce groupe représentait un ramassis de nazis arborant les symboles des troupes SS et se comportant comme des punisseurs sur un territoire occupé. Mieux vaut tard que jamais. La prochaine étape logique serait de reconnaître que le coup d'État de Kiev de l'an dernier, soutenu activement par Washington, a été commis par ces mêmes énergumènes nazis. Il est évident que les unités de la Garde nationale ukrainienne ne se distinguent en rien d'Azov. Les crimes sanglants des nationalistes ukrainiens, qui ont brûlé vif des habitants d'Odessa et continuent de tuer des femmes et des enfants dans le Donbass, parlent d'eux-mêmes depuis longtemps. La question est seulement de savoir quand Washington acceptera de le voir", annonce le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.