Deux choses qu'il serait bon de noter. D'une part et encore une pression sans précédent des USA qui se sont permis de donner au Saint-Siège des «recommandations» sur le ton à avoir face au leader russe. Plus encore, la « nation exceptionnelle » via son ambassadeur au Vatican a carrément exprimé son souhait de voir le pape transmettre au président russe ses «sérieuses préoccupations» par rapport à la situation en Ukraine. Question: les USA souhaitaient donc que le pape transmette les préoccupations des USA ou ses préoccupations personnelles? Si c'est le premier cas, alors pourquoi le pape, chef de l'Eglise catholique, devrait transmettre les préoccupations d'un pays qui n'a toujours pas compris que son diktat est bien arrivé à sa fin? Si c'est le second cas, alors de quel droit les Etats-Unis se permettent de parler des préoccupations personnelles du souverain pontife?
Le pape François et Poutine ont discuté de tous les principaux problèmes internationaux: Syrie, situation au Proche-Orient, guerre dans le Donbass et la situation en Ukraine. A la fin de l'entrevue, le président russe a offert au souverain pontife l'icône représentant la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou, ainsi que plusieurs tomes de l'Encyclopédie orthodoxe russe. Le pape n'a pas manqué lui aussi de remettre un cadeau à Vladimir Poutine (et quel cadeau!): une médaille réalisée par un artisan du siècle dernier représentant l'ange faiseur de paix. «Cette médaille représente l'ange qui apporte la paix, la justice, la solidarité et la protection, ainsi que ce texte, qui apporte une réflexion sur le fait que l'Evangile nous apporte la lumière dans nos vies, et la joie. On y trouve également des réflexions géopolitiques sur nous, sur nos vies», a dit le pape. Le pape a également demandé à Poutine de transmettre ses meilleurs vœux au patriarche de l'Eglise orthodoxe russe Cyrille et a salué les journalistes présents, qui ont par ailleurs tous reçu des chapelets.
Il est difficile à savoir si le message a été compris par tous. Certains ne le verront pas, d'autres feront semblant dans leur but de propagande russophobe de ne pas le voir. Le fait est qu'il y est. Et cela ne peut que rendre heureux.
La deuxième rencontre donc entre le pape et le président russe était tout aussi symbolique que la première. Et cela nous prouve une fois encore, que le monde occidental (bien qu'il faut le rappeler le pape est Argentin, donc d'Amérique latine), ne se limite surtout pas aux élites politiques et médiatiques de l'Occident anti-chrétien. Il y a un autre Occident. Et cet autre Occident est prêt, main dans la main à bâtir le monde tant désiré, où tous seront égaux et auront leur mot à dire. Le monde multipolaire libéré du diktat néocolonialiste qui s'imposera alors une bonne fois pour toute.