La Grèce ne pourra pas faire face seule à ses échéances et rembourser 1,6 milliard d'euros à la fin du mois de juin. Le soutien éventuel de la Russie pourrait minimiser le risque d'un default de paiement et prévenir sa sortie de la zone euro, estime l'observatrice du quotidien Les Echos, Isabelle Chaboud.
Les intérêts des deux pays à une entente sont évidents. La rencontre entre MM Tsipras et Poutine a démontré leur volonté d'afficher leur rapprochement et leur entraide mutuelle dans le domaine de l'économie.
"La Grèce pourrait donc servir de base pour les livraisons de gaz vers l'Europe, à condition toutefois que l'UE soutienne le projet Turkish Stream (…). La Grèce semble espérer 5 milliards d'euros de paiements d'avance par la Russie si elle devenait le hub gazier central pour un gazoduc transitant entre la Russie et l'Europe", écrit Isabelle Chaboud dans son article.
La Grèce n'a pas officiellement demandé une aide financière directe de la Russie, mais elle montre clairement que si l'UE se désolidarise de son sort, elle serait contrainte d'agir à son gré. Et la menace de "Grexit" devient plus que jamais actuelle.
"La Grèce n'est pas une mendiante qui va de pays en pays pour leur demander de régler ses problèmes économiques et une crise économique qui ne concerne pas seulement la Grèce mais qui est une crise européenne (…) La Grèce est un pays souverain qui a le droit inaliénable de mener une politique étrangère multidimensionnelle et de chercher à jouer un rôle géopolitique", a déclaré Alexis Tsipras.
La sortie de la Grèce de la zone euro aurait des conséquences catastrophiques pour toute l'Union européenne. Quoi qu'il en soit, le 18 juin Alexis Tsipras doit s'entretenir avec Vladimir Poutine dans le cadre du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF). L'issue de cette rencontre pourrait donc être cruciale pour la Grèce.