Le Vatican cherche à ne pas admettre de nouvelle "guerre froide" entre les Etats-Unis et la Russie, écrit le Corriere della Sera, rappelant que la secrétairerie d'Etat du Saint-Siège a analysé et positivement évalué l'interview accordée par le président russe Vladimir Poutine à ce journal italien.
L'édition constate que Vladimir Poutine reste pour le Vatican un interlocuteur constant et précieux quand il s'agit notamment de la lutte contre le terrorisme islamique au Proche-Orient et ailleurs. Aussi, malgré les pressions exercées par les Etats-Unis, le gouvernement de Kiev et l'Union européenne, le Saint-Siège refuse toujours d’intervenir contre la Russie sur le dossier ukrainien.
Le primat de l'Eglise grecque-catholique ukrainienne, Sviatoslav Shevchuk, a essayé en vain de persuader le Vatican d'intervenir contre Vladimir Poutine, écrit le journal, ajoutant que Washington suit de son côté avec étonnement et perplexité la stratégie internationale du pape François.
Selon le Corriere della Sera, les Etats-Unis redoutent l'éventuelle propagande du Kremlin et recommandent au Pape de "se tenir sur ses gardes face à Poutine".
Quoi qu'il en soit, le souverain pontife suit sa propre stratégie à la fois prudente et indépendante.
Le Vatican œuvre à ce qu'une nouvelle "guerre froide" entre Washington et Moscou ne bloque la détente entre le monde catholique et orthodoxe, ne divise les chrétiens orthodoxes en pro et antirusses et ne débouche finalement sur une "guerre froide religieuse", conclut le journal italien.