Le ministère russe de la Défense a demandé au Pentagone d’expliquer la déclaration du chef d’état-major américain, Martin Dempsey, selon laquelle Washington envisage de déployer des missiles de croisière en Europe en réponse aux "violations" par Moscou du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI).
Selon le vice-ministre russe de la Défense Anatoli Antonov, un déploiement de ces armes sur le continent européen équivaudrait à la sortie des Etats-Unis du Traité FNI.
"Pour obtenir des explications officielles, nous avons adressé — par des canaux militaires et diplomatiques — une demande aux autorités américaines dans laquelle nous les avons invité à présenter la position du Pentagone concernant les déclarations qui auraient été faites par le chef d'état-major des armées états-uniennes, le général Martin Dempsey", a indiqué mardi Anatoli Antonov lors d'une rencontre avec des journalistes.
Selon le vice-ministre, la position des Etats-Unis, qui accusent la Russie de violer le Traité FNI tout en projetant de déployer leurs missiles en Europe, pourrait avoir des conséquences très graves.
"On a l'impression que les Etats-Unis utilisent le sujet des «violations russes» du Traité comme prétexte pour entreprendre leurs propres démarches militaires, soit disant «de riposte», et renforcer ainsi le «leadership» américain. Cette menace est un mythe entretenu obstinément par Washington au mépris de faits évidents", a affirmé M. Antonov.
Selon lui, une telle approche risque d'avoir des conséquences très graves.
"Je tiens à attirer l'attention de la partie américaine sur les conséquences très graves que cette ligne politique pourrait avoir pour la stabilité et la sécurité internationales dans le contexte de l'application du Traité FNI", a conclu le vice-ministre russe de la Défense.
D'après le président de la commission de la Défense et la Sécurité du sénat russe, Viktor Ozerov, Washington n'a, jusqu'à présent, fourni aucune preuve de la violation de ce document par Moscou.