"Les pays du Golfe et les autres membres de l'OPEP sont d'accord de ne pas modifier les quotas, explique à Reuters un membre haut placé d'une délégation du Golfe. Personne n'a envie de déséquilibrer la situation. Le sommet devrait se dérouler dans une ambiance calme voire endormie". Le secrétaire général de l'organisation Abdallah Salem el-Badri est du même avis: d'après lui, le sommet devrait être court.
Si ces prévisions étaient exactes, le sommet de juin serait très différent de la rencontre précédente, en novembre 2014 à Vienne. A l'époque, on avait failli assister à un scandale retentissant quand le Venezuela et l'Iran avaient insisté sur la limitation de la production pétrolière pour faire remonter les prix, mais échoué à persuader les pays du Golfe menés par l'Arabie saoudite, leader officieux de l'organisation. D'après les experts, le Venezuela et l'Iran pourraient tenter de relancer le débat lors du nouveau sommet de Vienne. Leur situation économique ne s'étant pas améliorée ces six mois, les deux pays ne veulent pas accepter de prix bas du pétrole et exigent toujours une réduction des quotas.
Mais l'Arabie saoudite n'a pas non plus changé d'avis. Les Saoudiens avaient déjà insisté en novembre sur la conservation des volumes de production. Ainsi, Riyad a de fait déclaré une guerre de prix à l'Amérique qui, tout comme la Russie, est actuellement son concurrent principal sur le marché international.
"Il ne faut pas attendre de décisions importantes de la rencontre des ministres du Pétrole, estime Mikhaïl Kroutikhine, analyste du marché des hydrocarbures. Pour le moment tout est très clair. Les mois à venir promettent d'être calmes sur les marchés pétroliers. Il ne faut pas non plus s'attendre à des changements brusques des prix du pétrole après le sommet. Je doute que la tendance change dans un avenir proche".