Le scandale qui secoue à présent la Fédération internationale de football (FIFA) peut aider les Américains à estomper le scandale d'espionnage éclaté en Allemagne, bien que Washington n'y soit plus tout-puissant depuis longtemps, a déclaré à RIA Novosti le politologue allemand Alexander Rahr.
"Il se peut évidemment que le scandale impliquant la FIFA profite aux Américains pour étouffer le scandale d'espionnage en Allemagne. (…) Pourtant, ni la CIA, ni les Etats-Unis ne peuvent le faire, de nouvelles informations provenant sans cesse de différentes sources", a indiqué M.Rahr.
Et d'ajouter que l'actuel scandale frappant la FIFA était instrumentalisé par la presse, ce qui pourrait éclipser celui d'espionnage présumé d'entreprises et responsables européens par l'agence américaine de renseignements NSA, soupçonnée d'avoir abusé de sa coopération avec les services allemands (BND) à partir de 2005.
Ce nouveau scandale d'espionnage a ébranlé l'Allemagne à la mi-avril. D'après des révélations de presse, la NSA aurait fourni au BND des listings d'adresses mail et de numéros de téléphone portable à espionner. Sous couvert de lutte contre le terrorisme, les Américains auraient ainsi profité d'une aide de leurs homologues allemands pour surveiller des dirigeants du groupe aéronautique Airbus et de hauts responsables européens, notamment français et autrichiens.
Ces révélations avaient créé un froid entre Washington et Berlin et entraîné la création d'une commission d'enquête parlementaire sur les pratiques de la NSA qui a réclamé tout le dossier. Quoi qu'il en soit, cette requête reste en attendant sans suite, malgré les déclarations retentissantes du ministre fédéral de l'Economie et de l'Energie, Sigmar Gabriel, qui a appelé à fournir aux députés tous les documents.
"L'espionnage entre amis, cela ne va pas du tout", avait-elle déclaré à l'époque.
La police zurichoise a interpellé mercredi plusieurs personnes dans un hôtel luxueux de Zurich. Il s'agit notamment de hauts responsables de la Fédération internationale de football, suspectés de corruption et d’enrichissement illicite, notamment liés aux droits audiovisuels et à l’attribution des coupes du monde de 2018 et 2022.