Sous la pression de la société, le gouvernement allemand avait annoncé à l'été 2013 avoir l'intention de signer avec les USA un accord pour interdire l'espionnage réciproque (No-Spy). Alors qu'en réalité, Merkel et ses ministres savaient parfaitement qu'aucun accord n'était prévu. Washington avait clairement dit non dès les premières tentatives des Allemands de découvrir la vérité sur l'espionnage des citoyens et politiciens allemands par la NSA américaine.
En réalité, Merkel savait que les USA ne comptaient même pas évoquer une telle interdiction. Par un travail d'investigation conjoint, les journalistes du Süddeutsche Zeitung et des chaînes NDR et WDR sont tombés sur un document interne de la chancellerie allemande, dans lequel on voit que Washington avait simplement promis de "vérifier" la possibilité d'un tel accord.
Le 12 août 2013, le directeur de la chancellerie de l'époque Ronald Pofalla a ainsi déclaré que les USA avaient eux-mêmes fait cette proposition à l'Allemagne — une affirmation répétée jeudi dernier devant le comité parlementaire chargé d'enquêter sur l'activité de la NSA en Allemagne par Gerhard Schindler, chef du Service fédéral de renseignement allemand (BND). Le 14 août, la porte-parole de la chancelière Steffen Seibert a officiellement affirmé qu'en réponse aux révélations d'Edward Snowden, un accord serait signé sur l'interdiction d'espionnage, dit No-Spy.
Il s'avère que Pofalla, Schindler et Seibert ont tous menti, et que la chancelière le savait.