Le parlementaire allemand Karl-Georg Wellmann s'est vu refuser dimanche 24 mai l'entrée sur le territoire russe, déclenchant une vive réaction du gouvernement allemand.
"Du point de vue du gouvernement allemand, l'interdiction faite au député Karl-Georg Wellmann est incompréhensible et inacceptable, a réagi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Le gouvernement allemand attend la levée de cette interdiction".
M. Wellmann, député des Unions chrétiennes (CDU-CSU), le parti conservateur de la chancelière Angela Merkel, préside le groupe d'amitié parlementaire germano-ukrainien au Bundestag. Il est aussi rapporteur de son parti pour la Russie au sein de la commission des affaires étrangères du Bundestag.
"Je ne peux ni comprendre, ni expliquer la cause de ce refus", a déclaré M. Wellmann dans une interview accordée au journal Berliner Kurier.
Le député affirme que le but de sa visite à Moscou était de rencontrer le président de la commission des affaires internationales du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) Konstantin Kossatchev et le conseiller du président russe Sergueï Glaziev. Un des sujets à l'ordre du jour était la crise en Ukraine.
"Je me suis toujours prononcé pour l'amélioration des relations avec la Russie", a-t-il souligné.
Le politologue allemand Alexandre Rar considère que cet incident est provoqué par le refus d'entrée sur le territoire de l'UE imposé à certains hommes politiques russes, tels que Sergueï Glaziev ou le vice-premier ministre Dmitri Rogozine.
Les sources officielles russes n'ont formulé aucun commentaire quant à l'incident.
De nombreux faits attestent de l'attitude ambigüe du député envers la Russie. Selon Deutsche Welle, Karl-Georg Wellmann critiquait sévèrement les actions de la Russie en Ukraine, appelait au durcissement des sanctions contre Moscou et accusait la Russie d'avoir déclenché la guerre en Ukraine.
De son côté, le politologue Konstantin Simonov estime que la réaction de Berlin est exagérée compte tenu du fait que l'UE a elle-même refusé l'entrée de ressortissants russes à plusieurs reprises.
Aujourd'hui, la liste des personnes sanctionnées par l'UE comprend 151 citoyens russes et ukrainiens, parmi eux — des hommes politiques, ainsi que des personnalités du monde de la culture et du sport.