La Stratégie d'ici 2020 permettra, selon la Russie, de formuler nettement les options à long terme de la coopération des BRICS. Elle suppose les liens dans certains secteurs et les initiatives conceptuelles. Les initiatives russe et chinoise sont aujourd'hui au centre du document. Moscou propose d'élaborer une stratégie commune, Pékin se prononce pour formuler les principes de coopération dans l'économie. La Stratégie embrasse pour le moment une vingtaine de secteurs: depuis les télécommunications jusqu'à l'énergie. Les intérêts de toutes les entreprises: grandes et petites sont pris en considération. On est fondé d'affirmer que la Stratégie reflètera les intérêts de tous les pays des BRICS qui prouvent la loi physique d'après laquelle les contraires s'attirent. Le directeur gérant du groupe de compagnies « ALOR » Serguei Khestanov estime:
Il y a plus de différences que de coïncidences entre les BRICS. Néanmoins, une grande partie du PIB mondial est générée dans les BRICS. Ces pays attestent ces dernières décennies les taux de croissance les plus élevés. Le rôle économique des pays des BRICS a augmenté ces derniers temps ce qui pousse leurs leaders à fonder leurs institutions d'investissements et les structures qui desservent les investissements d'une manière ou d'une autre. On ne saurait que saluer cette tendance au plan de la diversité du paysage économique mondial.
La Stratégie doit servir de repère pour les activités du Conseil d'affaires et pour les départements économiques de tous les pays. Les Chambres de commerce et d'industrie des BRICS et les joueurs au marché financier s'appuieront sur les clauses de la Stratégie.
Il convient de mentionner une autre initiative russe: la feuille de route pour la coopération d'investissements. Les BRICS se sont entendus de consacrer le deuxième semestre de l'année en cours à l'élaboration du document. Or, il est clair que la feuille de route constituera un pas suivant, après la fondation de la Nouvelle Banque de développement et du pool de réserves monétaires, en vue de promouvoir la coopération. La feuille de route permettra aux BRICS d'inventer de nouvelles idées pour les efforts conjoints, estime le président de l'Institut de l'énergie et des finances Vladimir Feiguine, membre du groupe de travail des BRICS:
Les pays en développement sont au plus haut point intéressés à une plus grande diversification. Par exemple, le Brésil. Il s'occupe depuis longtemps des technologies maritimes, sous-marines qui recèlent ses ressources prometteuses. Cela concerne également la Chine. Nous y sommes intéressés à cause de l'Arctique, de l'Extrême-Orient. Ce sont des situations où tous les participants sont gagnants en mettant conjointement à profit les possibilités technologiques de livraisons d'équipement, de mise en œuvre des grands projets. C'est ce qui peut unir, en particulier, les pays membres. Or, il est nécessaire de choisir les options et la feuille de route pour réaliser ces objectifs.
Il ne faut pas oublier qu'un grand projet est en voie d'élaboration, ajoute le directeur de l'Institut Ho Chi Minh auprès de l'Université d'Etat de St Petersbourg Vladimir Kolotov:
Un projet eurasien sérieux est pour le moment débattu: la restauration sous l'égide de la Chine de la Grande Route de la Soie. C'est une voie continentale qui sera utilisée pour transporter les marchandises, les ressources de Chine en Europe et vice versa.
De tels projets confirment que les BRICS sont vivement intéressés à poursuivre une politique indépendante dans l'économie et la politique mondiale. Certes, c'est le travail qui prendra des années. Cependant, plusieurs experts sont convaincus dès aujourd'hui que l'élaboration et l'application d'une politique indépendante assurera les dividendes à l'avenir.