La Russie n'est pas un "pauvre invalide" à sermonner ou ignorer, écrit George Friedman, directeur de Stratfor, société américaine privée de renseignement et d’analyse, dite la "CIA de l'ombre".
"L'effondrement de l'URSS a déclenché des processus que les institutions de la +guerre froide+ ne pouvaient tout simplement pas gérer, alors que la +guerre froide+ a retardé l'apparition de nouvelles réalités", souligne M.Friedman.
Selon ce dernier, ces réalités se résument comme suit: l'Europe est un concert extrêmement fragmenté d'Etats nationaux. La Chine retient les forces centrifuges à l'aide d'un appareil répressif, alors qu'il existe au Proche-Orient des forces "fondamentales" qui se sont mises en mouvement. Une ceinture d'instabilité potentielle s'est formée entre les mers Baltique et Noire.
"Essayant d'+amortir ses pertes+ suite au changement de pouvoir en Ukraine, Moscou "s'est cependant heurté aux Etats-Unis", constate M.Friedman, prévenant que Washington ne pouvait et ne devait pas tenter de résoudre à lui seul tous les problèmes du monde.