La Suède a exprimé sa volonté de renouveler sa présence militaire sur l'île de Gotland qui, depuis dix ans, constitue une "zone démilitarisée" et attire notamment des touristes. Selon le ministère de la Défense, il s'agit pour l'instant d'y envoyer un groupe de 150 soldats. Le gouvernement a également l'intention d'augmenter les dépenses militaires de l'Etat de 700 millions dollars. Cette décision a été prise suite aux événements dans l'est de l'Ukraine, à l'intégration de la Crimée au territoire russe et aux exercices militaires russes organisés récemment en mer Baltique.
"C'est aussi un signal envoyé au monde indiquant que nous sommes conscients de l'importance de l'île de Gotland. Nous faisons tout pour mettre en exergue la souveraineté de la Suède", a déclaré le ministre suédois de la Défense Peter Hultqvist.
D'autre part, selon Financial Times, l'absence de forces armées sur l'île provoque l'inquiétude des Etats baltes. Certains hommes politiques estoniens estiment que l'invasion de cette partie de la Suède, qui n'est pas membre de l'Otan, serait un jeu d'enfant pour la Russie, ce qui mettrait l'ensemble des pays baltes en danger.
Suite au conflit dans l'est de l'Ukraine les relations entre les pays occidentaux et la Russie se sont tendues. Le rattachement de la Crimée au territoire russe, qui est devenue possible grâce au référendum organisé dans la péninsule en mars 2014, n'a pas été reconnu par l'ensemble de communauté internationale.
L'Otan a saisi le prétexte pour intensifier ses manœuvres militaires conjointes dans les pays baltes ainsi qu'en Pologne. Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a annoncé que l'Alliance comptait doubler les effectifs de ses forces de réaction rapide basées en Europe de l'est, qui passeraient de 13.000 à 30.000 hommes.