Au contraire, ce défaut laisse libre cours à l'imagination. Que pouvait-elle tenir dans ses mains: une épée et un bouclier? Un miroir pour s'admirer? Un arc? Une amphore? La plupart des spécialistes s'entendent pour dire qu'il s'agit de Vénus — ou d'Aphrodite dans la mythologie grecque — mais qu'elle pourrait tout aussi bien être Danaïde ou Artémis… Ses bras auraient permis d'en savoir plus, mais ils sont perdus à tout jamais et personne ne peut dire exactement ce que ses mains tenaient. Par conséquent, on ne peut pas non plus déterminer avec certitude son nom. Et toute tentative de le faire trouvera aussi bien des protagonistes que des critiques fervents. Alors pourquoi prendre le risque?
Mais la chercheuse Virginia Postrel a franchi ce pas: elle suppose que Vénus tenait entre les mains un rouet et qu'elle serait donc… une prostituée.
Avancer une proposition audacieuse est une chose, la prouver en est une autre. Virginia Postrel a bénéficié pour cela de l'aide du spécialiste de l'imagerie 3D Cosmo Wenman, qui a créé un modèle numérique où Vénus tient la filasse avec la main gauche et guide le fil sur la quenouille avec la main droite.
La quenouille et la filasse auraient pu être faites de bois et se disperser en poussière, mais si elles étaient également de marbre, alors cela ne contredit pas la légende — au contraire, cela la confirme parce que le poids excessif du marbre aurait pu faire briser les bras.
Désormais, écrit le Times, il ne reste plus qu'à convaincre le Louvre que sa statue inestimable n'est pas vraiment une déesse…
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