Dans la nuit, deux des trois principales radios privées du pays (la RPA et Radio Bonesha) et la principale télévision indépendante, Télé Renaissance, protégées par les putschistes, avaient été attaquées, selon leurs patrons, par des policiers fidèles au président.
"Cette nuit, des policiers sont venus en camion pour attaquer la radio RPA. Ils ont affronté pendant longtemps des soldats qui protégeaient cette station. Finalement ils ont tiré à la roquette sur la RPA, qui a été incendiée", a annoncé à l'AFP le patron de la Télé Renaissance, Innocent Muhozi, dont le bureau a également été visé.
Le général Niyombare avait également ordonné de fermer les frontières du pays et l'aéroport. Le président burundais n'a ainsi pas pu revenir de Tanzanie, où il participait à un sommet consacré au règlement de la crise régionale. Selon la BBC, l'aéroport a bien été fermé pour empêcher l'avion présidentiel d'atterrir, et Pierre Nkurunziza a dû repartir en Tanzanie.
Après l'annonce de cette tentative de coup d’État des affrontements ont éclaté dans la capitale, Bujumbura, entre les partisans du président et ses opposants avec la participation de centaines de personnes. Selon Associated Press, dans la nuit de mercredi à jeudi on entendait des explosions et des tirs dans la capitale, y compris près du bâtiment de la compagnie nationale de télévision et de radio.
Des manifestations accompagnées d'actes de violence ont éclaté à Bujumbura le 26 avril, quand Nkurunziza a décidé de se présenter pour un troisième mandat — ce qui est interdit par la Constitution selon l'opposition. Le 5 mai, la Cour constitutionnelle a reconnu légitime le droit de Nkurunziza de se représenter pour la troisième fois. Depuis le début des manifestations au moins 18 personnes ont été tuées, dont des manifestants et des policiers, et plus de 200 blessées. Environ 600 manifestants ont été interpellés.