Ces informations ont été révélées dans les données que la commission parlementaire allemande enquêtant sur l'activité du BND a obtenues du site WikiLeaks, comme l'ont annoncé ses représentants mardi.
Selon les dossiers de la 26e réunion de la commission, le département de la chancelière a envoyé une lettre avec mention "personnelle" à l'ancien directeur exécutif de Deutsche Telekom AG Kai-Uwe Ricke, qui occupait ce poste entre 2002 et 2006. Cette lettre appelait Deutsche Telekom à autoriser et à soutenir la surveillance des appels allemands et internationaux, ainsi que les requêtes internet sur les serveurs de recherche de la société installés à Francfort-sur-le-Main.
Devant la commission en tant que témoin, Ricke a déclaré n'avoir jamais vu cette lettre. Cependant, son existence a été prouvée, bien qu'il ait été refusé aux membres de la commission d'en prendre connaissance en raison de sa confidentialité.
Un nouveau scandale d'espionnage a éclaté en Allemagne mi-avril après la publication par certains médias allemands, se référant aux dossiers de l'enquête interne des renseignements allemands et du département de la chancellerie fédérale, que la NSA aurait profité des capacités techniques du BND pour espionner les politiciens de France et d'Autriche, y compris les ministères des Affaires étrangères, les administrations présidentielles et gouvernementales, ainsi que les grandes entreprises européennes. La commission parlementaire chargée d'enquêter sur l'activité de la BND a demandé au gouvernement allemand de lui fournir la liste complète des sujets surveillés soumise par les Américains, mais n'a pas pu obtenir de réponse claire durant sa dernière réunion du 6 mai. Il a été annoncé plus tôt qu'une demande devait être d'abord adressée à Washington pour fournir cette liste dans le cadre d'une procédure strictement confidentielle.
Le 12 mars 2015, le président du BND Gerhard Schindler s'est officiellement adressé au directeur de la chancellerie fédérale, Peter Altmaier, avec un avertissement sur les tentatives d'espionnage de la part de la NSA. Le 14 avril 2015, le gouvernement fédéral a officiellement répondu de manière négative à la question du parti Die Linke qui voulait savoir s'il y avait des cas connus d'espionnage économique de la NSA dans d'autres pays, mais le cabinet a ajouté qu'il y avait certains "défauts organisationnels et techniques" du côté du BND. L'enquête officielle sur l'espionnage est actuellement menée par une commission parlementaire qui a déjà entendu Altmaier et d'autres employés, actuels et anciens, de la chancellerie fédérale. La Chancelière Angela Merkel a déclaré que des consultations sur ce sujet étaient organisées entre Berlin et Washington. Elle a également déclaré qu'aucun membre du personnel de la chancellerie ne pouvait être impliqué dans l'organisation de cette surveillance contraire aux intérêts de l'Allemagne.