Le préambule du document attire l'attention sur la menace d'utilisation des technologies informatiques en vue de torpiller la souveraineté et la sécurité des Etats et de s'ingérer dans leurs affaires intérieures. D'autres menaces sont liées aux atteintes à l'inviolabilité de la vie privée, à la destabilisation de la situation socio-économique et politique intérieure, à l'attisement de la haine interethnique et interconfessionnelle.
L'inventaire des menaces démontre que le document est le résultat des débats sur la sécurité informatique menés depuis plusieurs années. Ces discussions sont notamment menées dans l'enceinte de l'ONU. La Russie et la Chine coopèrent avec succès dans le domaine de la sécurité informatique dans l'arène internationale. Elles ont en commun l'idée qu'il est nécessaire d'adopter un code de conduite universel dans ce domaine. Leur document conjoint pose la question sur la coopération entre la Russie et la Chine dans la mise au point des normes du droit international visant à défendre la sécurité informatique nationale et internationale.
Pour résoudre cardinalement le problème de sécurité sur Internet, ses organes de gestion doivent être transférés du niveau national au niveau international. Cela veut dire que ces questions doivent être régulées par des organisations internationales, notamment par l'Union internationale des télécommunications et l'Organisation internationale de normalisation. Ces questions seront décidées au niveau mondial si le système de gestion d'Internet n'appartient pas aux Etats-Unis, mais existe, disons, dans le cadre de l'ONU. A l'heure actuelle la situation est telle que toutes nos propositions se heurtent à un mur, au refus des Etats-Unis d'abandonner les leviers de contrôle sur Internet.
Il est peu probable que la Russie et la Chine parviennent à résoudre le problème à l'échelle mondiale, même ayant conjugué leurs efforts. Cependant leur exemple pourrait animer le débat sur la façon de rendre la gestion d'Internet plus équitable et de prendre en considération les intérêts de tous les pays. Pour l'heure, l'isolement national profite aux criminels.