"Dans le contexte géopolitique actuel de pression américaine et des sanctions antirusses, la coopération avec la République de Cuba permettra de rétablir les relations qui existaient entre nos deux pays avant le milieu des années 1980 et l'arrivée au pouvoir de Gorbatchev, qui s'est mis à réduire ce partenariat", explique Dmitri Gorovtsov, vice-président du comité pour la sécurité à la Douma (chambre basse du Parlement russe).
La station de Lourdes était le centre principal de renseignement électromagnétique soviétique et russe à l'étranger. Sa construction achevée en 1967, la base est restée en service jusqu'à 2002. A l'époque de la Guerre froide le centre jouait un rôle primordial dans le domaine du renseignement.
Les années 1990 ont remis en cause la nécessité des bases militaires russes à l'étranger. Les difficultés économiques consécutives à la crise de 1998, la croissance faible des années 2000-2001 et les exigences du gouvernement américain ont poussé les autorités russes à fermer la base, le retrait des militaires s'étant achevé en 2002.
"La coopération militaire et technique, ou militaire et politique avec Cuba est tout à fait possible. Je peux le confirmer en tant que participant aux négociations avec les Cubains. Mais il me semble contre-productif de se baigner deux fois dans la même rivière. Le monde et sa configuration ne cessent de changer, et je doute donc qu'il nous faille nous revenir à la situation des années 1980 à Cuba. En ce qui concerne la présence militaire et technique, les technologies actuelles permettent d'assurer le renseignement électromagnétique par des moyens plus efficaces par rapport à la présence d'une station radar", assure Andreï Klimov, vice-président du comité pour les affaires internationales au Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement russe).