Le Figaro rapporte que le sort des Mistral construits pour la Russie, mais qui ne lui ont toujours pas été livrés, est devenu un "boulet" pour la France. L'addition pour l'entretien et la sécurité des porte-hélicoptères est toujours plus salée, mais Paris n'a toujours pas pris de décision. Les autorités françaises envisagent un recyclage, voire l'immersion des deux Mistral en mer en cas de rupture du contrat, indique le quotidien. La marine française n'a pas besoin des deux BPC Sébastopol et Vladivostok, parce qu'ils ont été construits selon les normes russes. Et il est très difficile de leur trouver un nouvel acquéreur.
"Bien sûr, il est difficile de revendre ces navires parce que, premièrement, ils sont dotés d'équipements russes et, deuxièmement, le marché de navires de débarquement universels n'est pas très grand en principe. D'autant que la concurrence est importante. Des navires de cette classe sont également fabriqués par l'Espagne, les Pays-Bas, la Corée du Sud et les USA. Et la demande n'est pas très élevée", a déclaré l'expert militaire Ivan Konovalov, directeur du Centre de la conjoncture stratégique, à la radio Sputnik.
Selon lui, l'exploitation des navires par la marine française n'est même pas à l'étude.
"La marine française possède déjà trois bâtiments similaires. Elle n'a pas besoin d'un navire supplémentaire. Au sein même de la marine française, ce scénario suscite une forte opposition. Les marins craignent que si ces navires étaient dans la balance, il faudrait renoncer à d'autres bâtiments comme les frégates", note l'expert.
Selon Le Figaro, ces porte-hélicoptères pourraient être revendus à d'autres pays. Parmi les acheteurs potentiels figurent le Canada, l'Égypte et "un pays d'Europe du nord". Ivan Konovalov pense que le besoin de tels navires est très limitée.
D'après lui, si les autorités françaises décidaient de recycler ou de couler les Mistral, cela tirerait une croix sur la carrière politique du président François Hollande.
"Si cela arrivait et que les navires étaient coulés, Hollande n'aurait plus aucune chance à la présidentielle. Sans compter que sa cote est déjà extrêmement basse, sachant que la situation avec les Mistral a joué un rôle clé. Si les navires étaient immergés, Hollande resterait dans l'histoire de la France comme le président qui a détruit deux bâtiments. Rien d'autre", affirme Ivan Konovalov.