Les analystes constatent que les oscillations des prix du pétrole n'ont pas conduit ces compagnies à réduire leur production. Qui plus est, il n'est pas question pour elles de fermer des puits. Elles se rappellent, probablement, de 1998, quand le prix du baril Urals ne valait pas plus de 7-9 $. Voici l'avis du directeur Energie à l'Institut de l'énergie et des finances, Alexeï Gromov:
La base de ressources qu'aujourd'hui on aura encore à prospecter et à préparer à l'exploitation, représente principalement de moyens, petits et très petits gisements qui n'intéressent pas les géants, habitués à travailler avec de vastes champs pétroliers. A ce propos l'Etat envoie un signal clair, qui sera fixé dans des documents respectifs. Un signal encourageant les petites et moyennes entreprises à développer leurs activités dans ce sens.
Certes, le départ des investisseurs étrangers, provoqué par la pression des sanctions, a joué son rôle négatif. Bien des projets de prospection géologique ont été suspendus. Mais là aussi de petites compagnies pétrolières ont trouvé une issue: elles sont retournées à l'exploitation des gisements pauvres et croient qu'une prospection supplémentaire leur permettra de trouver de nouvelles réserves.
La stratégie doit être à peu près la même au niveau de l'Etat. Une réduction des recettes de la vente du pétrole doit obliger à engager de nouveaux mécanismes de nature à moderniser l'économie russe, estime Sergueï Pikine, directeur du Fonds du développement énergétique.
Cette pause dans les recettes pétrolières et gazières doit être mise à profit par le gouvernement pour entreprendre des démarches concrètes en vue d'une modernisation de l'économie. Cela ne prendra pas une année ou deux, et l'on voudrait que les prix des hydrocarbures ne haussent pas rapidement, autrement tout reviendra à son état habituel, décontracté.
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