Les plus zélés d'entre eux cherchent à démontrer à tous qu'ils sont les plus pro-européens. Hélas, dans les réalités contemporaines cela est le plus souvent synonyme « d'antirusses ». Le plus triste est que ces spéculations politiques s'intensifient sur fond des préparatifs à la célébration de la Grande Victoire.
Dans sa volonté de plaire à l'Allemagne le Premier ministre ukrainien Arséni Iatseniouk se permet des absurdités notoires. Il a dit en se trouvant en Allemagne: « nous nous rappelons très bien l'intervention de l'URSS en Allemagne et en Ukraine ». Mais il s'est avéré que même dans son entourage on ne s'en rappelait pas très bien.
En dépit des déclarations grandiloquentes qu'on ne peut pas admettre de révision des résultats de la Seconde guerre mondiale, on réécrit l'histoire aussi parce qu'en principe ces résultats sont entièrement revus. Les décisions prises à la Conférence de Yalta sont dans telle ou telle mesure déjà désavouées. Le démembrement de l'URSS, de la Yougoslavie, la progression de l'OTAN vers les frontières de la Russie — tout cela contredit foncièrement le système créé à Yalta, qui assurait l'équilibre dans le monde afin d'exclure de nouveaux conflits armés.
Le ministre polonais des Affaires étrangères Grzegorz Schetyna lui aussi n'a pas manqué d'énoncer une nouvelle conception historique. Il a décidé de préciser l'appartenance ethnique des libérateurs, ayant ouvert la porte du camp de la mort allemand d'Auschwitz. Youri Knoutov estime:
Le chef de la diplomatie polonaise est intervenu avec des propos absurdes, faux et infondés suivant lesquels le camp de concentration d'Auschwitz a été libéré par des Ukrainiens. Oui, ce camp de la mort a été libéré par le 1er Front Ukrainien. Bien qu'en tant qu'historien il doit savoir que ce front libérait l'Ukraine, d'où il tenait son nom. Des Ukrainiens y ont certes combattu, mais en premier lieu, des Russes et des Soviétiques d'autres appartenances ethniques.
Il est bizarre de voir comment un rôle politique peut détruire en une personne ce qui faisait d'elle un homme. Car ni M. Iatseniouk, ni M. Schetyna ne se rendent même pas compte de ce que par leurs propos ils souillent la mémoire des combattants péris et blessent des anciens combattants toujours en vie. Or pour ces politiques leur rôle l'emporte.
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