Le Conseil de l'Arctique a tenu dernièrement ses assises au Nord du Canada. L'Arctique est tellement convoitée par toutes les puissances de la région que le Canada n'a pas hésité à appuyer ses intérêts par la création des troupes spécialisées, rompues aux conditions locales. La Russie, elle, ne manque pas non plus d'élan en implantant de nouvelles bases tout le long de ses immensités glacées. Spécialiste de la région, le chercheur Vitali Keondjan nous passe en revue toutes les facettes étincelantes de ce glaçon très cher.
Nous menons des travaux de recherche sur les flux de méthane en Arctique. Ce qui est de la plus haute importance. Les effets mis en évidence sont très subtils. Nous mesurons la quantité de méthane émanant de la décongélation des couches minéralogiques précédemment gelées. Plus il y a de méthane plus on verra se développer l'effet pareil à l'effet de serre. Cela provoque une avalanche du type de cause à effet. Mais il s'agit d'un réchauffement naturel et point anthropogène. Le signal découlant du méthane gelé est comparable au réchauffement dû aux activités volcanique et anthropogène. Toutes les données doivent être prises en compte. Je ne voudrais pas parler des aspects scientifiques de ces travaux mais puis vous assurer qu'il y a de sérieuses découvertes y compris dans le domaine de l'hydrobiologie.
Cela a été peut être original mais les réactions négatives de nos collègues se sont fait sentir de façon épidermique et immédiate. Les professionnels sont profondément reconnaissants à Arthur Nikolaévitch (Tchilingarov), car les investissements financiers y compris dans la sphère militaire américaine a plus qu'augmenté après.
Pour ce qui est du développement de la Voie du Nord, cette voie représente le futur à la puissance 10. De ce point de vue, la considération des paramètres météorologiques devient un facteur autrement plus important. Les organismes économiques sont en train d'élaborer une décision sur les investissements à entreprendre. Ce qui compte également est l'intérêt brûlant des Chinois. Lors de nos discussions avec les Américains nous avons évoqué la possibilité de faire appel aux brise-glaces chinois ce qui pourrait servir de leur apport financier au projet.
Du point de vue logistique une telle approche change de façon radicale l'optique de l'Arctique russe. Qu'avons-nous en esprit en parlant de cette région? Une province marginale connue pour des histoires folkloriques à goût d'anecdotes ou encore la vision du Tableau de Mendeleïev, ou bien un moyen de se faire rapidement du fric en s'activant sur les derricks… L'ouverture de la Grande Voie stationnaire, les activités de la population se dynamisent. Le facteur climatique et l'état de la banquise n'est plus comme cela a été. Et ce malgré quelques fluctuations locales. L'heure est tout de même au réchauffement. Bien sûr, cela est inévitable. La géométrie de l'Arctique elle-même nous dit qu'un grand progrès dans l'Arctique russe est à survenir rapidement.
Pour ce qui est du problème des tracés des frontières, il est pour une grande part attisé par les politiciens. Certains chercheurs y contribuent également par leurs actes maladroits. A mon sens le droit international et le consensus des états arctiques sont deux clés de voûte, censées nous ouvrir la voie à une solution équilibrée du problème. Mais il est de notoriété publique que la Fédération de Russie a mal formulé sa demande adressée à l'ONU.
A un moment donné, le très sage ministre Lavrov a marqué le début d'une nouvelle ère. C'était lors de la réunion de Groenland qui a incarné le début de l'existence du Club de pays arctiques qui doit l'emporter sur les intérêts individuels c'est-à-dire les désirs égoïstes des pays. Il me semble que cette frontière entre les pays arctiques et pas est parfaitement naturelle ».
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