Après le plus grand naufrage enregistré depuis la Seconde Guerre mondiale dans cette zone, qui a emporté la vie de plus de 800 réfugiés, les ministres des Affaires étrangères et de l'Intérieur de l'UE se sont penchés sur la question hier à Luxembourg, écrit mardi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Des mesures ont été proposées, et les ministres ont souligné la nécessité de lutter contre l'origine de l'immigration clandestine — les conflits armés en Afrique et au Moyen-Orient, ainsi que le chaos en Libye, principal État de transit.
La rencontre a révélé que les participants étaient venus avec des approches complètement différentes. La France a suggéré d'élargir les opérations de recherche et de sauvetage coûteuses en Méditerranée. D'autres, comme Malte, ont préconisé d'accorder à l'Onu un mandat pour une ingérence directe en Libye afin d'éliminer le réseau de contrebande et d'empêcher le départ de navires clandestins en Europe.
L'Allemagne est préoccupée également. "Toute la police et la garde côtière européenne doivent tout faire pour lutter contre les bandes criminelles qui profitent du malheur des gens. Nous devons lutter contre la contrebande d'humains au niveau international", déclare le ministre de l'Économie et vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel.
Selon le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon, il est davantage question de la solidarité des gouvernements pour "assurer le droit d'asile au nombre de plus en plus élevé de gens à travers le monde, qui fuient la guerre et ont besoin d'une zone de sécurité". Selon l'Onu, seules l'Allemagne et la Suède ont accueilli pour l'instant un grand nombre de réfugiés syriens.
Mais on est encore loin des propositions concrètes basées sur ces déclarations. Les mesures initiées ressemblent à une tentative de rendre responsables de la tragédie les pays tiers qui sont plongés dans le chaos, alors qu'ils n'ont aucune ressource financière ou politique pour combattre ce fléau.