Ces femmes ninjas qui veillent sur l'Iran

© AFP 2024 ATTA KENAREAn Iranian female Ninja
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"Ils sont prêts à s'opposer à un ennemi armé jusqu'aux dents", sont "insaisissables et très dangereux dans un affrontement": voilà comment les voyageurs européens du Moyen Âge décrivaient les combattants de l'art martial japonais "ninjutsu".

Des siècles après son apparition, le ninjutsu a gagné en popularité et se pratique aujourd'hui à travers le monde sous forme de sport. Mais il est toujours auréolé d'une part de mystère. Nombreux sont ceux qui essaient de lever ce voile — chacun y arrive à sa manière.

Il y a trois ans, les autorités iraniennes ont suspendu le travail du bureau de l'agence Reuters à Téhéran après que celle-ci a publié un communiqué annonçant la prétendue formation, en Iran, d'une unité de tueuses ninjas professionnelles. L'article parlait de femmes iraniennes pratiquant des arts martiaux — "Des milliers de femmes ninjas s'entraînent pour devenir des tueuses iraniennes", titrait le journal.

L'entraîneur et directeur du Centre de ninjutsu de Téhéran Akbar Faraji a accepté d'accorder une interview exclusive à Sputnik, pour parler de son fonctionnement.

Ces derniers temps, les femmes iraniennes sont passionnées par les arts martiaux traditionnels, notamment le ninjutsu. Comme entraîneur professionnel, vous avez probablement votre propre programme d'entraînement?

En réalité, les femmes iraniennes s'intéressent au ninjutsu depuis longtemps. J'entraîne les femmes depuis 12 ans. Et dans l'ensemble le ninjutsu est devenu populaire en Iran il y a plus de 20 ans.

Mon programme d'entraînement aussi bien pour les hommes que pour les femmes est un peu différent de celui de mes collègues dans d'autres disciplines. Il vise à rendre les cours intéressants, pour que les élèves découvrent leur "moi" intérieur. Et moi-même, en tant que coach, je m'efforce d'évoluer constamment. J'ai visité Moscou, j'ai vu l'évolution du ninjutsu chez vous et j'ai noté plusieurs choses pour les appliquer ensuite dans l'entraînement.

Qui est majoritaire parmi vos élèves — les jeunes, les femmes d'âge moyen ou les femmes âgées?

Étant donné que la pratique du ninjutsu est diversifiée et demande un certain type d'équipement protégeant tout le corps, il attire des femmes de tout âge, y compris celles qui accordent une attention particulière aux règles de la charia. Nous accueillons aussi bien des fillettes de 5-6 ans que des femmes dans la cinquantaine.

Nous avons appris l'existence de votre école après le scandale autour du reportage préparé par une agence de presse étrangère. On y qualifiait les amatrices de ninjutsu de "tueuses secrètes protégeant la République islamique". Y avait-il des raisons de penser ainsi?

© AFP 2024 ATTA KENAREAn Iranian female Ninja demonstrates her Ninjutsu skills in a martial arts club during a showcase for the media in the city of Karaj, 40 kms west of the capital Tehran, on March 15, 2012.
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An Iranian female Ninja demonstrates her Ninjutsu skills in a martial arts club during a showcase for the media in the city of Karaj, 40 kms west of the capital Tehran, on March 15, 2012.
© AFP 2024 ATTA KENAREAn Iranian female Ninja jumps over a sword demonstrating her Ninjutsu skills in a martial arts club during a showcase for the media in the city of Karaj, 40 kms west of the capital Tehran, on March 15, 2012.
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An Iranian female Ninja jumps over a sword demonstrating her Ninjutsu skills in a martial arts club during a showcase for the media in the city of Karaj, 40 kms west of the capital Tehran, on March 15, 2012.
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Non, c'est un mensonge qui n'a rien à voir avec la réalité! Nous sommes un établissement sportif et travaillons conformément aux règles approuvées non seulement par la Fédération des arts martiaux d'Iran, mais également par les institutions internationales de ninjutsu. Et nous n'avons rien à voir avec des organisations militaires. C'est pourquoi en tant qu'entraîneur et fonctionnaire sportif responsable de l'éducation physique et morale de 10 à 11 000 amateurs de ninjutsu à travers l'Iran, je suis indigné par les accusations infondées selon lesquelles que nous préparons des assassins. Je suis un entraîneur sportif, pas un terroriste.

La femme de Reuters qui est venue assister à mon entraînement pour préparer son reportage m'a menti. Elle avait dit préparer un article sur les loisirs des femmes iraniennes qui pratiquent le sport et les arts martiaux. Je ne doutais pas de ses intentions en l'autorisant à prendre des photos dans notre gymnase. Si seulement j'avais connu les conséquences qu'elles auraient pour moi!

Après le scandale qui a éclaté autour de l'école sportive d'Akbar Faraji, le nombre d'inscrits a considérablement augmenté. Akbar Faraji a également déclaré à Sputnik qu'on s'intéressait à ses services même en Europe.

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